Libération dévoile ce matin les rouages de fonctionnement du dispositif Admission Post-Bac, ainsi que le naufrage actuel de la capacité du service public d’enseignement supérieur à accueillir les jeunes bacheliers en respectant leurs choix d’orientation.
La FAGE fait partie des rares organisations ayant réclamé et soutenu la création d’un système d’APB. De la lisibilité de l’offre de formation à la garantie d’affectation dans une formation, la création de ce système présente de multiples intérêts dans un contexte de massification croissante et a très incontestablement amélioré la simplicité des démarches d’inscription.
Pourtant, Admission Post-Bac ne peut soutenir seul la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. La FAGE interpelle depuis plusieurs années les pouvoirs publics sur la réponse budgétaire devant être apportée aux dizaines de milliers de bacheliers supplémentaires qui rejoignent, chaque année, les bancs des universités. Ignorant ces appels, le ministère a préféré imaginer un nouveau rafistolage du système, qui, s’il pouvait sur le papier corriger quelques défaut, n’est visiblement pas en mesure de camoufler la réalité : faute d’investissement suffisant, nos universités ne sont pas en mesure, pour la rentrée 2016, de proposer une poursuite d’étude cohérente et choisie aux bachelier.e.s. Le système craque !
Ce sont ainsi des milliers de lycéens qui vont être privés, par APB, de la possibilité d’étudier dans la filière universitaire -théoriquement non sélective- pour laquelle ils avaient préparé un projet personnel, notamment pour les filières de STAPS, de PSYCHOLOGIE, en DROIT ou encore en PACES. Il est ainsi proposé à ces étudiants des formations universitaires qui ne correspondaient pas ou très peu à leur projet d’avenir.
La situation actuelle est trop grave pour pouvoir se régler par les pirouettes habituelles, et le ministère va devoir se résoudre à affronter la complexité de la situation. La FAGE appelle à ce que le ministère s’engage sur les deux chantiers permettant de sortir de l’ornière :
la réforme ambitieuse, et d’un seul mouvement du “bloc -3/+3”, c’est à dire du Lycée, du Baccalauréat et de la Licence.
La FAGE est d’ores et déjà très inquiète des conditions dans lesquelles les futur.e.s étudiant.e.s vont effectuer leur rentrée : plus nombreux/ses que jamais alors que les universités n’ont pas perçu un centime de plus pour les accueillir convenablement ! Si rien n’est fait, c’est l’idée même du service public d’enseignement supérieur qui sera dégradée !
S’il est impératif d’investir maintenant, dès la loi de finances 2017, un milliard supplémentaire pour l’enseignement supérieur, la FAGE appelle aussi le ministère au courage politique ! APB ne peut pas camoufler le fait que l’organisation même du lycée, comme de la licence sont vétustes, incohérentes entre elles et préjudiciables pour les étudiant.e.s eux-même. Le sujet de la rénovation du “-3/+3” doit être ouvert. La FAGE émettra des propositions innovantes en ce sens lors de son Congrès National, en septembre.
D’ici là, il est inacceptable que des bachelier.e.s se voient orienté.e.s vers des filières ne correspondant pas à leur projet personnel. Un récent recours devant le tribunal administratif de bordeaux a ainsi conduit un lycéen à finalement obtenir que ses affectations APB, dont il n’était pas satisfait, soient annulées.
La FAGE invite chaque bachelier.e souhaitant faire valoir son droit à choisir son orientation à contacter ses équipes afin de bénéficier d’un accompagnement dans les procédures de recours. La FAGE sera présente sur les chaînes d’inscription pour sensibiliser les bachelier.e.s aux démarches à effectuer pour contester son affectation APB.
Pour toute question, accompagnement ou démarche visant à initier un recours : apb@fage.org
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