L'enquête triennale de l'Observatoire de la Vie Étudiante (OVE), démontre d'une part que le salariat étudiant concerne une majorité d'étudiant-e-s et, d'autre part, que les raisons du salariat répondent à des besoins divers.
En effet, l'enquête de l'OVE présente une augmentation du « salariat étudiant » par besoin financier de 11 points entre 2010 et 2013. Ces chiffres interpellent d'autant plus qu'on sait qu'un salariat trop important (au delà de 15h / semaine) double les risques d'échec scolaire.
En outre, si l'enquête observe que 47 % des étudiant-e-s travaillent au cours de leurs études, elle présente aussi les différents besoins auxquels ces étudiant-e-s tentent de répondre par le salariat. Ainsi, lorsqu'on leur demande de préciser la ou les raisons de leur salariat, les étudiant-e-s répondent :
- pour 51 % qu'ils/elles travaillent par nécessité pour subvenir aux besoins du quotidien ;
- pour 69 % qu'ils/elles travaillent pour acquérir une expérience professionnelle ;
- pour 58 % qu'ils/elles travaillent pour s'assurer une indépendance vis-à-vis de leurs parents ;
- pour 73 % qu'ils/elles travaillent afin de s'assurer un meilleur niveau de vie.
Ainsi est-il possible de définir deux types de besoins poussant les étudiant-e-s à se salarier, le besoin financier et le besoin d'expérience professionnelle.
Tendre à la disparition du « besoin de se salarier » ne doit pas imposer l'immobilisme quant aux droits des étudiant-e-s salarié-e-s et aux réponses à apporter afin de rendre ce salariat le moins pénalisant possible. Renoncer à ces réponses revient à condamner les étudiant-e-s salarié-e-s à une double stigmatisation : celle du besoin de se salarier et celle d'une absence de dispositifs généralisés permettant la réussite de ces étudiant-e-s.
Pour autant, s'il faut absolument revendiquer une solution globale -l'AGI- permettant à chaque étudiant-e de pouvoir écarter le besoin financier et une systématisation des stages, encadrés, valorisés et accessibles, il ne faut pas perdre de vue qu'en l'état, et dans l'attente de la mise en place de ces mesures, les étudiant-e-s salarié-e-s ne sauraient se passer de mesures permettant leur réussite, malgré ce salariat.
De plus, s'il s'agit bien d'éradiquer toutes les formes de salariats contraints, nous devons prendre garde à ne pas adopter une vision liberticide. Il faut ainsi considérer qu'un choix de salariat répondant à la volonté d'une expérience extra-universitaire, affranchie d'un besoin financier et/ou d'acquisition d'expérience professionnelle, est un choix propre à tout-e étudiant-e qui doit être respecté et valorisé.
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