Selon Pierre Vrignaud, professeur
de psychologie de l'orientation au CNESCO, il s'agit surtout de "la
représentation que se fait la famille des capacités de son enfant plutôt que sa
réussite réelle qui a un impact". Par exemple, les parents souhaitant
une première S pour leur enfant à son entrée en 6ème sont 80% à voir
effectivement leur enfant entrer en 1ère S. Au contraire, les
parents ne précisant pas de filière ne sont que 26% à voir leur enfant entrer
en 1ère S.
Or, c'est au collège que ce
déterminisme social dans l'orientation progresse le plus. C'est là où les
aspirations des élèves défavorisé.e.s évoluent vers des choix "plus
réalistes" ou des métiers "plus stables", ce qui accentue la
corrélation entre le milieu social et les aspirations.
Par ailleurs, pour Cécile Van De
Velde, le modèle français d’orientation est défini par :
Des choix précoces : les choix
d’orientation se déroulent à quelques moments forts de la jeunesse (à 14 ans, à
18 ans), et le temps des études est compressé ;
Des choix déterminants : une fois une
filière choisie, il est difficile de changer de voie, ce qui aboutit à l’idée
que le choix d’orientation conditionne l’ensemble du parcours
professionnel ;
Des choix figés : découlant du point
précédent, les choix d’orientation autorisent peu de droit à l’erreur, ce qui
entraîne une peur de l’échec ;
Des choix unilatéraux : les filières
proposées sont constituées pour la plupart d’une seule matière, ce qui crée un
effet de tunnel qui ne permet pas de construire un parcours personnalisé.
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