Les comportements sexistes,
présents depuis toujours dans notre société naissent de préjugés qui concernent
les différents genres et vont influencer nos gestes et nos attitudes au
quotidien. C'est aujourd’hui ces stéréotypes de genre qui sont premiers
générateurs d’inégalités. Mais une conséquence de ces préjugés est également le
phénomène d’objectivation et de sexualisation des femmes entretenant ce que
l’on appelle la “culture du viol”. Elle se manifeste à toutes les occasions :
ce sont des répliques au quotidien qui la banalisent, les images passées dans
les médias (séries, publicité, clips...), mais aussi la culpabilisation des
victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est cette culture qui entretient
et banalise aujourd’hui les violences sexistes et sexuelles, et par ce terme on
entend tout acte (viols ou
tentatives de viol, attouchements sexuels, pelotages, baisers imposés), commis
par contrainte, menace ou violence liée au genre.
Pour illustrer, la part que
représente les violences sexistes et sexuelles dans la population, près d’une
femme sur 7 sera agressée sexuellement au cours de sa vie, sur cela, 1 femme
sur 10 seulement portera plainte. Le viol ou les tentatives de viol concernent
94 000 femmes sur une année.
Bien que ces violences ne soient
pas nouvelles au sein de notre société, il a fallu attendre la vague
#balancetonporc ou #MeToo pour conscientiser la population, et permettre à de
nombreuses victimes de faire entendre leur voix.
La FAGE, au même titre que
n’importe quelle organisation ne peut être épargnée par ce phénomène. Depuis
quelques années, elle cherche à combattre cette problématique au sein de son
réseau, qui peuvent se manifester sous plusieurs formes (affiches ou propos
sexistes, comportements violents). En s’appliquant à développer une politique
de formation, des dispositifs de prévention et en dénonçant ces violences, elle
souhaite faire évoluer les mentalités et incarner son modèle inclusif. C’est en
condamnant ce type de comportements et en se montrant ferme que nous pourrons
en finir avec ces violences malheureusement encore trop présentes malgré la
prise de conscience.
Dans un but non seulement de
lutter contre violences mais aussi d’accompagner les victimes, le dispositif des
Trusted People a été mis en place lors des événements de la FAGE. Il s’agit
d’un dispositif de personnes dites “de confiance”, qui sont disponibles 24h/24
tout au long d’un événement, vers qui se tourner lorsque l’on subit ou se
retrouve témoin d’une agression. Ils ont pour rôle ensuite d’accueillir, d’être
à l’écoute de la victime, et de l’accompagner. Dans l’optique d’enrichir les
différents dispositifs qu’elle développe, la FAGE travaille avec différent.e.s
acteur.rice.s, et cherche à développer des formations spécifiques afin de
mettre en compétence son réseau. Ce fut d’ailleurs l’objet d’un premier
travail, lors d’une session de formation avec le Collectif Féministe Contre le
Viol (CFCV) qui a pu apporter son expérience du traitement et de
l’accompagnement de victime de violences.
Mais outre le fait que les
événements festifs peuvent être le théâtre de ce genre de violences, celles-ci
peuvent se retrouver au quotidien dans l’enseignement supérieur. En effet,
qu’il s’agisse d’agressions à la sortie des cours, ou de harcèlement dans le
cadre scolaire ou à l’occasion d’un stage, ces situations inadmissibles
perdurent et ont des conséquences graves et néfastes chez les victimes, allant
jusqu’à leur faire arrêter leurs études. Trop peu de ces victimes d’ailleurs
osent prendre la parole, ou entamer des démarches judiciaires. Ceci peut
s’expliquer aussi par le manque d’interlocuteurs et de lieux d’écoute de
proximité de ces victimes.
En 2018, une politique plus ambitieuse
fut annoncée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et
de l’innovation en matière d’égalité de genre et de lutte contre les violences
sexistes et sexuelles. Ainsi une feuille de route fut dressée décrivant les
axes d’actions des universités sur le sujet :
Mise en place de référents de lutte contre ces
violences et promotion de l’égalité dans les universités,
Développement de cellules d’écoute et
d’accompagnement de victimes de violences sexistes et sexuelles,
Organisation de campagnes de communication,
Mise en place de formations et d’un réseau de
formateurs sur la manière d’agir et lutter contre ces violences.
Plusieurs autres acteur.trice.s
contribuent à l’application de cette feuille de route en apportant des outils
pour les établissements d’enseignement supérieur et pour les associations pour
agir, comme l’ANEF (Association Nationale des Études Féministes), la CPED
(Commission Permanente des chargé.e.s de mission Egalité-Diversité) ou le
CLASCHES (Collectif de Lutte Anti-Sexiste Contre le Harcèlement sexuel dans
l’Enseignement Supérieur) qui a développé le guide d’information sur le
harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur.
Aujourd’hui, un constat est
nécessaire pour évaluer la tenue de ces paroles, notamment sur le nombre de
cellules d’écoute ayant vu le jour au sein des universités.
C'est dans l’optique de
travailler sur le développement de ces dispositifs, et d’accompagner les
victimes dans l’enseignement supérieur que la FAGE continue d’œuvrer à travers
son pôle de défense des droits, et qu’elle s’entoure de différent.e.s
acteur.rice.s afin de mettre en place des actions de lutte.
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