8 mars, le seul moment pour promouvoir la place des femmes ?

06/03/19

Aujourd’hui, s’il semble admis par l’opinion publique que la place des femmes ne doit plus être subordonnée à celle des hommes, notre société cultive encore les préjugés, les dogmes et les restes d’un système profondément sexiste. Bien que les pouvoirs publics aient un rôle essentiel, il est possible aussi d’agir à notre échelle.

Officialisée par les Nations Unies en 1977, la Journée Internationale des Droits des Femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est une journée de manifestations à travers le monde. Elle vise à rassembler les groupes et associations de militantes pour manifester, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes.

Mais doit-on se rappeler cette lutte qu'à l’occasion de cette journée ?

Lorsque l’on dresse l’état des lieux, pouvons-nous dire que cette lutte est gagnée ?

Aujourd’hui voici les constats :

  • Différence de 20% sur les salaires des femmes.

  • 4 femmes sur 10 disent avoir été victime d’humiliation ou d’injustice sexiste en 2018

  • 94 000 femmes majeures victimes de viol ou tentative de viol sur l’année précédente

  • Une femme décède tous les 3 jours sous les coups de son conjoint

  • 40% des étudiant.e.s scientifique.s sont des femmes en 2016

  • 39% des député.e.s sont des femmes en 2018

De plus, les mobilisations de certains mouvements, par exemple la marche pour la vie, manifestation annuelle contre l’IVG, nous rappellent que certains sont prêts à tout pour revenir sur ces droits, acquis et ancrés depuis plusieurs décennies.

Ainsi, bien que des avancées aient vu le jour, le fossé entre les hommes et femmes reste important et implique un engagement des pouvoirs publics mais aussi que chacun d’entre nous individuellement.

C’est à cette fin que la FAGE mène un travail auprès des jeunes.Par le biais de l’éducation populaire, elle cherche à informer et sensibiliser à cette cause, en s’associant à différents acteurs qui luttent pour l’égalité tels que le collectif Coexist, qui a pour but de déconstruire les préjugés liés aux stéréotypes. Elle a vocation dans ses actions à changer les mentalités également par la diffusion d’outils, tels que le kit de l’égalité entre les femmes et les hommes qui permet d’accompagner les fédérations et associations locales à se questionner sur leurs pratiques et les améliorer.

De surcroît, elle lutte également contre les violences sexistes et sexuelles, lors des événements festifs mais aussi au quotidien, en travaillant avec les professionnels spécialisés pour former et sensibiliser les étudiants. La communication est la première cible à viser pour changer les comportements. Une prise de conscience est nécessaire sur les messages sexistes et stéréotypes de genre véhiculés, même inconsciemment, et l’impact de ceux-ci.

Même si l’on ne peut nier les avancées obtenues depuis le siècle dernier, la marge restante pour une égalité entre les femmes et les hommes reste donc conséquente. Il est également important de souligner la fragilité de ce qui a été obtenu, comme le disait Simone de Beauvoir : “N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.”

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