Le 13 septembre 2018, Emmanuel Macron présentait les mesures du
plan visant à lutter contre la pauvreté chez les jeunes et à accompagner les
publics les plus éloignés de l’emploi vers l’insertion. Si la FAGE accueille
positivement cette série de mesures nécessaires, elle déplore que le
gouvernement manque d’ambition pour réduire la précarité des jeunes alors
que notre pays compte près de deux millions de NEETs et que près de 20% des
étudiants vivent sous le seuil de pauvreté.
On oppose souvent jeunes et étudiants, alors que ces derniers
sont loin d’être des privilégiés ! La FAGE le constate au quotidien dans les
campus. Grâce aux AGORAé – des épiceries solidaires gérées par les
associations étudiantes dans 15 campus – elle accueille et accompagne des
milliers d’étudiants en situation de grande précarité. La précarité
étudiante ne doit pas être la grande absente du plan pauvreté. La FAGE porte
la volonté de rassembler l’ensemble des aides sociales étudiantes afin de les
rendre plus justes et plus lisibles, en créant une Aide Globale
d’Indépendance (AGI). Si les annonces du Premier Ministre pointaient dans ce
sens à l’occasion du Plan Étudiants, au final aucun changement n’a été apporté.
Regrouper les APL, les bourses sur critères sociaux, les bourses des formations
sanitaires et sociales, des aides à la mobilité et de l’ensemble des aides
sociales étudiantes dans un dispositif unique est un enjeu essentiel pour
lutter contre le non-recours aux droits. L’AGI pourrait être abondée de
plus d’1,5 milliards d’euros, financée par la suppression de la demi-part
fiscale, l’aide fiscale étudiante la plus injuste car profitant le plus à
ceux qui en ont le moins besoin. Sur ce volet, le Plan Pauvreté passe à côté.
La FAGE le rappelle régulièrement : la formation et l’accès à la
qualification sont les meilleurs remparts face au chômage et à la précarité.
Or, chaque année, de nombreux jeunes sortent sans diplôme de notre système
éducatif ou d’enseignement supérieur. Le plan du gouvernement pose des mesures
ambitieuses telles que l’obligation de suivre une formation jusqu’à 18 ans et
non plus 16 ans. Cette mesure permettra ainsi de réduire le nombre de
jeunes qui sortent de notre système éducatif sans le bagage nécessaire à une
insertion sociale et professionnelle réussie.
Pourtant, cette obligation ne saurait concrétiser un véritable
droit universel à la formation. À ce titre, la FAGE appelle le gouvernement
à créer un compte universel de formation, ouvert à tous dès 16 ans, alliant
à la fois les bourses sur critères sociaux de la formation initiale et les
multiples dispositifs de formation continue afin d’assurer à tous, le
financement d’une formation de bac+3 à bac+5.
Par ailleurs, si la FAGE ne peut que saluer la volonté de voir
multiplier par 5 le nombre de jeunes bénéficiant de la Garantie jeunes, nous ne
pouvons que regretter le manque d’ambition qui ne garantit pas aux jeunes
une protection sociale adaptée. En effet, de nombreux jeunes ne peuvent
bénéficier des minimas sociaux en raison de la privation du RSA pour les moins
de 25 ans. Pour faire face aux difficultés d’insertion des jeunes, la FAGE
revendique la mise en place d’une Garantie Jeunes Universelle qui
regrouperait ainsi l’actuelle Garantie jeunes, l’ARPE, la Prime d’Activité et
le RSA, tout en permettant d’accompagner les jeunes dans l’emploi, quelle que
soit leur situation.
Ainsi, si la FAGE salue les nombreuses mesures en faveur des
jeunes et familles les plus vulnérables de notre pays, elle appelle aussi à ouvrir
le chantier de la protection sociale des jeunes afin que notre société
permette à tous de faire face aux mutations profondes qui nous attendent.
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