L’enquête ESCAPAD1 visant à
étudier la consommation des jeunes réalisée tous les 3 ans depuis 2000 est
sortie à la fin de l’année universitaire. Parmi les nombreuses données intéressantes
on peut notamment voir une tendance positive en matière de consommation de
tabac. En effet, si la consommation est en baisse sur la population générale,
on peut saluer une baisse de 23% de la consommation de tabac pour les jeunes à
la veille de leur majorité. C’est une tendance qu’on observe globalement au
niveau européen.
Dès lors il convient de se demander ce qui peut expliquer la
baisse de consommation de tabac. La lutte contre la consommation de tabac est
depuis longtemps une priorité des pouvoirs publics. Avec l’augmentation
progressive et régulière du prix du paquet de cigarettes, des campagnes de
communication parfois volontairement choquantes, la mise en place des photos et
des messages sur les paquets puis, plus récemment, du paquet neutre, de
nombreux moyens ont été mobilisés. Parmi les campagnes de prévention, le Mois
sans tabac fait figure de bon élève. Avec une approche qui ne vise pas à culpabiliser
le consommateur (contrairement à beaucoup de dispositifs) mais plutôt à
valoriser les efforts pour la réduction ou l’arrêt de la consommation, on peut
y voir une bonne stratégie. L’apparition de l’application mobile Tabac info
Service est également un gage de modernisation des approches, avec notamment la
valorisation tout au long du parcours d’arrêt de la personne.
Pour apporter de la nuance, il faut tout de même dire que
dans les addictions comme dans bien d’autres domaines, les inégalités sociales
sont frappantes2. Chez
les jeunes de 17 ans, on voit une différence de 35 points entre les élèves
fumeurs (22%) et les jeunes sortis du système scolaire (57%), les apprentis
étant dans l’entre deux avec 47,3% de fumeurs. On retrouve par la suite ces inégalités
en fonction des catégories socio-professionnelles avec deux fois plus
d’ouvriers fumeurs (36,4%) que de cadres (15,9%). Il convient d’orienter les
actions de prévention en fonction des déterminants sociaux et d’agir pour une
meilleure action chez les jeunes en décrochage.
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