Depuis maintenant plusieurs mois, la Ministre
Frédérique VIDAL s’est lancée dans la construction d’une réforme de notre
enseignement supérieur avec un objectif clair : mettre fin au tirage au sort et
ce, dès la rentrée 2018. Objectif partagé par la FAGE, le statu quo n’étant
plus tenable.
Tout au long des concertations sociales organisées par le Ministère de
l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la FAGE n’a
cessé d’être force de proposition afin de construire avec l’ensemble des
acteurs de l’enseignement supérieur une réforme ambitieuse, favorisant la
réussite des étudiants et qui garantisse l'égalité des chances.
Ainsi le 30 octobre dernier, Frédérique VIDAL a pu présenter les
éléments de la réforme dans le Plan Etudiants, au côté du Premier Ministre
Edouard Philippe et de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education Nationale.
La FAGE salue des annonces ambitieuses et positives qui contribuent à
concrétiser la démocratisation de l’accès et de la réussite dans les études
supérieures.
Par l’introduction du principe du dernier mot au bachelier plutôt que
la sélection sèche ou du tirage au sort, chaque jeune décidera de son choix
final d’orientation. C’est une victoire idéologique et culturelle de la FAGE
contre la sélection. Forte de son ancrage territorial, la FAGE s'assurera
que la réforme ne soit pas dévoyée, notamment dans les filières en tension où
le risque de sélection sur dossier subsiste en cas de capacité d’accueil
inférieure au nombre de vœux. Le manque de capacité d’accueil ne saurait
justifier une sélection sur dossier.
C’est pourquoi cette réforme ne saurait être une réussite sans un
investissement massif permettant le financement de l'augmentation des capacités
d'accueil et la prise en compte de l'augmentation des effectifs. Cette
nécessité, rappelée régulièrement par la FAGE, a partiellement trouvé écho
auprès de Frédérique VIDAL. En effet, celle-ci a annoncé 500 millions d’euros
supplémentaires sur le quinquennat pour financer la réforme. Même si cette
augmentation est conséquente, elle ne saurait répondre complètement aux besoins
réels des établissements.
Outre le levier financier, c'est en transformant l'organisation de nos
formations que nous parviendrons à augmenter les capacités d'accueil des
formations en tension à l'instar des innovations pédagogiques expérimentées à
l'Université de Grenoble. Dans l'UFR de STAPS a été instauré une pédagogie
inversée, qui substitue les cours magistraux à une plateforme numérique de MOOC
et un renforcement des travaux dirigés en particulier pour les étudiants les
plus en difficultés. Cette innovation pédagogique a eu pour conséquence
d'augmenter le taux de réussite de 10% en 2 ans, de diminuer le taux de
décrochage mais surtout d'avoir augmenté les capacités d'accueil ! L'UFR Staps
de Grenoble est l'une des seules composantes à ne pas avoir eu recours au
tirage au sort à la rentrée 2017. La généralisation de cette expérimentation
à toutes formations en tension apportera une solution concrète et efficace pour
régler le problème du manque de place à la rentrée 2018.
Par ailleurs, personne ne pouvait se réjouir du
taux d’échec trop important en première année d’étude, conduisant chaque année
20 % des étudiants à sortir du système sans diplôme. Cette réforme permet la
prise en compte du profil de l’étudiant pour l’accompagner vers la réussite ;
il s’agit d’un changement de paradigme majeur. La personnalisation des
parcours, notamment à travers la licence en 4 ans, permettra d’accompagner
l’ensemble des étudiants vers la réussite. Il est nécessaire pour la FAGE que
ces dispositifs permettent la validation de crédits ECTS tout en préservant le
droit aux bourses.
Cependant, les résultats ne seront pleinement
visibles qu’à moyen terme. Des réponses transitoires doivent être apportées pour
la rentrée 2018. La FAGE est opposée à ce qu’un établissement puisse refuser
un étudiant sous prétexte d’un manque de place. Pour cette raison et pour
éviter tout refus d’étudiants dans une formation en tension, la FAGE exige la
mise en place d’un plan d’urgence pour rehausser les capacités d’accueil des
établissements concernés.
Afin de concrétiser ces annonces ambitieuses, il
était nécessaire que le projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite
des étudiants soit construit en accord avec ces derniers.
Le projet de texte présenté dans les jours qui
arrivent au Conseil Supérieur de l'Éducation et au Conseil National de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ne retranscrit pas plusieurs
principes fondamentaux de cette réforme.
Ainsi, la FAGE s’assurera tout au long du
processus législatif que le projet de loi soit en adéquation avec les annonces
du Premier Ministre et de la Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la
Recherche et de l'innovation du 30 octobre, que le principe du "dernier
mot au bachelier" soit bien inscrit comme le principe général de la
réforme afin de garantir la démocratisation de l'accès et de la réussite dans
les études supérieures.
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