Dernier mot au bachelier, un principe à concrétiser

08/11/2017

Depuis maintenant plusieurs mois, la Ministre Frédérique VIDAL s’est lancée dans la construction d’une réforme de notre enseignement supérieur avec un objectif clair : mettre fin au tirage au sort et ce, dès la rentrée 2018. Objectif partagé par la FAGE, le statu quo n’étant plus tenable.

Tout au long des concertations sociales organisées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la FAGE n’a cessé d’être force de proposition afin de construire avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur une réforme ambitieuse, favorisant la réussite des étudiants et qui garantisse l'égalité des chances.

Ainsi le 30 octobre dernier, Frédérique VIDAL a pu présenter les éléments de la réforme dans le Plan Etudiants, au côté du Premier Ministre Edouard Philippe et de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education Nationale.

La FAGE salue des annonces ambitieuses et positives qui contribuent à concrétiser la démocratisation de l’accès et de la réussite dans les études supérieures.

Par l’introduction du principe du dernier mot au bachelier plutôt que la sélection sèche ou du tirage au sort, chaque jeune décidera de son choix final d’orientation. C’est une victoire idéologique et culturelle de la FAGE contre la sélection. Forte de son ancrage territorial, la FAGE s'assurera que la réforme ne soit pas dévoyée, notamment dans les filières en tension où le risque de sélection sur dossier subsiste en cas de capacité d’accueil inférieure au nombre de vœux. Le manque de capacité d’accueil ne saurait justifier une sélection sur dossier.

C’est pourquoi cette réforme ne saurait être une réussite sans un investissement massif permettant le financement de l'augmentation des capacités d'accueil et la prise en compte de l'augmentation des effectifs. Cette nécessité, rappelée régulièrement par la FAGE, a partiellement trouvé écho auprès de Frédérique VIDAL. En effet, celle-ci a annoncé 500 millions d’euros supplémentaires sur le quinquennat pour financer la réforme. Même si cette augmentation est conséquente, elle ne saurait répondre complètement aux besoins réels des établissements.

Outre le levier financier, c'est en transformant l'organisation de nos formations que nous parviendrons à augmenter les capacités d'accueil des formations en tension à l'instar des innovations pédagogiques expérimentées à l'Université de Grenoble. Dans l'UFR de STAPS a été instauré une pédagogie inversée, qui substitue les cours magistraux à une plateforme numérique de MOOC et un renforcement des travaux dirigés en particulier pour les étudiants les plus en difficultés. Cette innovation pédagogique a eu pour conséquence d'augmenter le taux de réussite de 10% en 2 ans, de diminuer le taux de décrochage mais surtout d'avoir augmenté les capacités d'accueil ! L'UFR Staps de Grenoble est l'une des seules composantes à ne pas avoir eu recours au tirage au sort à la rentrée 2017. La généralisation de cette expérimentation à toutes formations en tension apportera une solution concrète et efficace pour régler le problème du manque de place à la rentrée 2018.

Par ailleurs, personne ne pouvait se réjouir du taux d’échec trop important en première année d’étude, conduisant chaque année 20 % des étudiants à sortir du système sans diplôme. Cette réforme permet la prise en compte du profil de l’étudiant pour l’accompagner vers la réussite ; il s’agit d’un changement de paradigme majeur. La personnalisation des parcours, notamment à travers la licence en 4 ans, permettra d’accompagner l’ensemble des étudiants vers la réussite. Il est nécessaire pour la FAGE que ces dispositifs permettent la validation de crédits ECTS tout en préservant le droit aux bourses.

Cependant, les résultats ne seront pleinement visibles qu’à moyen terme. Des réponses transitoires doivent être apportées pour la rentrée 2018. La FAGE est opposée à ce qu’un établissement puisse refuser un étudiant sous prétexte d’un manque de place. Pour cette raison et pour éviter tout refus d’étudiants dans une formation en tension, la FAGE exige la mise en place d’un plan d’urgence pour rehausser les capacités d’accueil des établissements concernés.

Afin de concrétiser ces annonces ambitieuses, il était nécessaire que le projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants soit construit en accord avec ces derniers.

Le projet de texte présenté dans les jours qui arrivent au Conseil Supérieur de l'Éducation et au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ne retranscrit pas plusieurs principes fondamentaux de cette réforme.

Ainsi, la FAGE s’assurera tout au long du processus législatif que le projet de loi soit en adéquation avec les annonces du Premier Ministre et de la Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'innovation du 30 octobre, que le principe du "dernier mot au bachelier" soit bien inscrit comme le principe général de la réforme afin de garantir la démocratisation de l'accès et de la réussite dans les études supérieures.

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