A la veille de l’élection présidentielle et de la quête à l’émergence d’une majorité gouvernementale avec les élections législatives, la course au mieux-disant bat son plein. L’idéologie d’une promotion de la sélection à toutes les sauces semble manifestement trouver un écho tout particulier auprès de certains candidats à la magistrature suprême, la Présidence de la République, de sorte qu’elle apparaisse dans plusieurs programmes des candidats à l’élection. Dans ce contexte, il est nécessaire de rappeler ce que l’on cache derrière le terme de sélection et la raison pour laquelle la réponse ne se trouve pas en érigeant de nouvelles barrières.
En dépit de l’organisation de périodes d’enseignement primaires et secondaires denses, notre système éducatif est profondément inégalitaire et ségrégatif. On constate l’existence et le développement d’importants déterminismes à la fois dans les niveaux de réussite mais aussi dans les choix d’orientation. Ces déterminismes sont fondés sur le capital social, tant financier (souvent relatif à la catégorie socio-professionnelle représentant l’activité, ou la non-activité des parents et leur niveau de revenu) que culturel (niveau d’éducation du milieu dans lequel a évolué l’élève et potentiel futur étudiant). Le constat étant posé, le maintien d’un contrat social fort, ciment d’une société juste, requiert de donner à chacun les outils pour une réussite non conditionnée ou orientée par son capital culturel ou économique d’origine.
Dans ce contexte, le développement d’une réelle démocratisation, garante d’un renforcement du Contrat Social, requiert à la fois un accompagnement pédagogique et méthodologique efficient, passant par un apprentissage centré sur l’étudiant et la valorisation des compétences (entendues comme autant de savoirs, savoir-faire et savoir-être), ainsi que par une organisation des formations permettant une spécialisation progressive et donc une orientation choisie, construite de manière progressive et non subie, comme de trop nombreux étudiants le vivent aujourd’hui.
Eriger des barrières n’a jamais contribué de rendre un système plus juste. Développer la sélection, organiser un tri, c’est cacher la poussière sous le tapis, c’est mener à fixer des limites au nombre maximal de personnes pouvant accéder à des études supérieures, c’est s’opposer à l’objectif louable de l’élévation du niveau d’élévation du niveau de qualification, enjeu tant démocratique qu’économique.
Des prérequis existent déjà : le baccalauréat est le premier diplôme de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et constitue un prérequis à la poursuite d’études supérieures. Demander des prérequis c’est reconnaître que le bac ne répondrait pas à la mission qui lui serait assignée d’attester d’un niveau minimum de qualification. Or, la question qui se pose est celle de la continuité existant entre le secondaire et le supérieur et de comment elle doit s’opérer.
Or, en repensant l’organisation des études supérieures avec une seconde commune, une évaluation continue et progressive, la consécration de l’orientation comme un sujet d’études à part entière et la coloration progressive de son parcours permettant une réelle orientation par spécialisation progressive, la création de nouvelles barrières sélectives devient caduque.
Par conséquent, la FAGE continuera d’oeuvrer pour une réorganisation de notre système éducatif qui soit garant de donner à toutes et tous les mêmes chances de réussite et permettant de trouver sa voie en mettant un terme aux déterminismes. Ainsi pour la FAGE, le seul prérequis à une nouvelle réforme est de prendre en considération le secondaire et l’enseignement supérieur comme une continuité, de sorte qu’ils ne répondent plus de deux logiques distinctes et déconnectées.
Nous suivre sur