La FAGE prend acte de l’annonce du Gouvernement concernant la hausse envisagée du budget de l’enseignement supérieur et de
la recherche. Si cette hausse de 850 millions d’euros se concrétise, elle représentera un effort historique. Toutefois, la FAGE restera
vigilante jusqu’à la fin des débats relatifs à la loi de finances pour 2017 et rappelle qu’aussi appréciable qu’il soit, ce geste ne suffira pas dans
l’immédiat à atteindre les objectifs fixés par la StraNES.
Alors que les étudiant.e.s s’apprêtent à vivre une nouvelle rentrée marquée par le manque de places dans les établissements, de postes
d’enseignant.e.s et d’aides sociales suffisantes à les préserver toutes et tous de la précarité, l’annonce du Gouvernement ne peut constituer
qu’un élément de satisfaction. Elle s’inscrit dans la ligne des avancées déjà obtenues, telles que la création de nouveaux échelons de
bourses, la construction de 40 000 nouveaux logements étudiants et les mesures en faveur de l’accès au logement et à la santé ou encore
telle que l’universalisation de la Garantie Jeunes préservant les jeunes précaires du décrochage social et rendue possible par l’action de
la FAGE lors des discussions autour de la loi travail.
Toutefois, la FAGE n’oublie pas non-plus qu’à contre-courant des engagements en faveur d’un nombre plus élevé de jeunes diplômés du
supérieur, les précédents budgets de l’enseignement supérieur et de la recherche n’ont pas été à la hauteur. Ces budgets, s’ils n’ont
pas permis d’endiguer la précarité dont peinent à sortir les personnels et les étudiant.e.s, ont surtout fait prendre du retard à la marche vers
les objectifs définis dans la StraNES. De plus, le recours trop récurent aux annulations de crédits ou autres gels ont eux aussi grevé les
capacités d’investissement des établissements.
Ce constat ne doit pas minorer l’effort budgétaire historique consenti pour le budget de l’enseignement supérieur ; il doit l’éclairer.
A sa lumière, la FAGE annonce d’ores et déjà qu’elle restera vigilante quant à l’état de l’exécution du budget actuel, celui de 2016, tout autant
qu’elle veillera à ce que le débat parlementaire n’ampute pas l’engagement du Gouvernement concernant le budget 2017.
Cette augmentation de 850 M€ doit permettre de financer les mesures ayant un impact sur la masse salariale des établissements, les gels
de frais d’inscriptions, de ticket RU et de sécurité sociale obtenus par la FAGE, les 25 000 nouvelles bourses de 1000 euros effectives
à la rentrée, l’Aide à la Recherche du Premier Emploi obtenu lors de l’Acte 3 de la priorité jeunesse. Par ailleurs, il est déterminant, pour
la FAGE qu’une partie de ces 850 M€ soit consacrée à l’accompagnement de l’évolution démographique à laquelle font face les
établissements d’enseignement supérieur.
La FAGE rappelle par ailleurs que cette dynamique doit se concevoir dans une logique pluriannuelle permettant une montée en charge
progressive du budget alloué à l’enseignement supérieur et à la recherche. Les défis sociaux, scientifiques, culturels, économiques ou
technologiques de demain ne sauront être relevés par notre société qu’au prix d’une priorité budgétaire durable accordée au service public
d’enseignement supérieur.
La FAGE interpelle le Gouvernement sur la diminution du budget alloué aux collectivités territoriales. Ce sont en effet ces acteurs qui gèrent,
et en partie financent, les formations du domaine Sanitaire et Social. Ces formations, déjà pénalisées par leur non intégration pleine et
entière à l’Université et leur système de bourse hétérogène et souvent moins protecteur que le CROUS, doivent aussi faire l’objet d’un
investissement budgétaire fort !
Ce n’est, à l’instar de cette augmentation de 850 M€, qu’en privilégiant une logique « d’investissement » à une rhétorique du « coût » ou de la
« dépense publique » qu’il sera possible de parvenir à la démocratisation de l’accès et la réussite dans l’enseignement supérieur. Cet objectif
doit être, sans cesse, recentré au cœur de nos priorités collectives.
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