Le dispositif est double, basé sur la délivrance du statut d'étudiant-entrepreneur d'une part, et sur l'accès au diplôme d'établissement étudiant-entrepreneur (D2E) d'autre part.

A la fois destiné aux étudiants en cours de formation, mais également pour les jeunes diplômés, le statut d'étudiant-entrepreneur se veut être adapté à tous les profils. Pour les étudiants en cours de formation, ce dispositif permettra d'avoir accès à un espace de coworking et d'être accompagnés dans leur projet. Ils auront également la possibilité de substituer leur projet entrepreneurial validé par le PEPITE à l'obligation de faire un stage. Les jeunes diplômés pourront eux bénéficier, en plus d'un accompagnement personnalisé, d'une couverture sociale le temps de leur projet.

Dans un second temps, si le comité du PEPITE juge le projet de l'étudiant intéressant, ce dernier pourra s'inscrire au diplôme d'établissement étudiant-entrepreneur (D2E), lui donnant par exemple la possibilité de convertir le diplôme "étudiant-entrepreneur" (D2E) obtenu grâce à ce statut en ECTS dans le cadre de son diplôme national.

L'inscription au D2E est obligatoire pour les jeunes diplômés. Elle est « fortement recommandée » aux étudiants en cours d'étude mais n'est pas requise.

C'est sur ce point que ce dispositif est flou. En effet, qu'adviendra-t-il des étudiants ayant le statut d'étudiant-entrepreneur, mais n'étant pas inscrit au dispositif ? Aucune réponse de la part du ministère...

Cette question est d'autant plus importante que les frais d'inscriptions au diplôme d'étudiant-entrepreneur pourront aller jusqu'à 500€, à la discrétion des comités des PEPITE ! La FAGE ne peut que dénoncer cette philosophie qui ne laisserait la possibilité d'entreprendre qu'aux étudiants les plus aisés. Alerté par la FAGE lors du comité de pilotage du dispositif, le ministère a affirmé sa volonté de limiter au maximum ces frais d'inscription, sans engagement précis de sa part. Il sera nécessaire d'avoir un engagement plus fort sur ce point afin de ne pas détourner ce dispositif de son objectif initial, la démocratisation de l'entrepreneuriat étudiant.

Si la création de ce statut peut-être vue d'un bon œil, il n'est pour l'instant qu'à ses débuts. Il est nécessaire que les universités soient pleinement associées à cette initiative, afin de ne pas créer un statut hors-sol, déconnecté des contextes et contraintes locales. Les BAIP doivent à ce titre être pleinement intégrés, notamment concernant le suivi des étudiants-entrepreneurs !

Mais au-delà des étudiants entrepreneurs, c'est l'ensemble des étudiants ayant un projet qu'il faut soutenir ! Ainsi, la FAGE demande qu'une action plus globale soit engagée par le ministère. La mise en place de ce statut repose en effet la question de la création d'un dispositif d'année de césure complet, accessible à tout étudiant. Cette proposition de la FAGE doit maintenant aboutir, afin de libérer les énergies de la jeunesse, et permettre à l'Université d'être attractive, car permettant l'élaboration de parcours adaptés aux projets et aspirations des étudiants.