Après une promesse manquée du précédent quinquennat, la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche entame désormais la réforme des bourses sur critères sociaux.
Aujourd’hui, plus que jamais, cette réforme est nécessaire et se doit d’être à la hauteur des besoins et des attentes des étudiantEs.
Pour rappel, l’indicateur du coût de la rentrée 2022 de la FAGE marquait une hausse de 7,38% par rapport à l’année précédente, et une hausse de 55% depuis une décennie. Entre une inflation bondissante sur certains produits alimentaires de base etune super-inflation sur l’énergie, le pouvoir d’achat des étudiantEs est d’autant plus menacé. En témoigne la fréquentation des AGORAé qui a explosé pendant la crise, certaines épiceries ayant vu leur nombre de bénéficiaires multiplié par 3, révélant les enjeux d’accès aux produits alimentaires et de première nécessité. Ce climat anxiogène est un réel frein à la projection sereine des étudiantEs vers leur vie future.
Cette réalité, c’est celle vécue par les étudiantEs que nous représentons.
Chaque jour, nous faisons face à des situations plus extrêmes les unes que les autres. Ce sont nos fédérations qui tiennent des AGORAé, font des distributions alimentaires, ce sont nos fédérations qui accompagnent des cas de détresse psychologique et financière, et nos fédérations le dernier rempart face à la vulnérabilité sociale. Depuis trop longtemps, l'État fait reposer la responsabilité de la lutte contre cette précarité étudiante sur les étudiantEs même, répondant à coups de dispositifs palliatifs, ponctuels et court-termistes.
Il est urgent d’agir, et l’État français doit garantir la solidarité nationale pour l’ensemble des étudiantEs et des jeunes.
Ainsi, la FAGE plaide pour une réforme des bourses systémiques et juste. Pour cela :
1. Le système d’aides sociales à l’étudiantE doit passer d’une logique familiarisée à une solidarité nationale reposant sur une bourse de base. Ainsi, il est de la responsabilité de l'État de verser la différence entre les prestations sociales perçues (type APL) et le seuil de pauvreté.
2. L'État doit garantir à chaque étudiantE de vivre au-dessus du seuil de pauvreté, soit avec des ressources minimum de 914€ par mois.
3. Pour les étudiantEs décohabitantEs, une bourse de base d’un montant minimal de 800 €.
4. Pour les étudiantEs cohabitantEs, une bourse de base d’un montant minimal de 400 €.
5. L’aide sociale à l’étudiantE doit être territorialisée afin de s’adapter aux besoins propres de chacunE. Pour les territoires déterminés comme zones tendues, dont le coût de la vie excède fortement la moyenne nationale, un supplément au montant de base doit être prévu.
6. Le système d’aides sociales étudiantes doit s’organiser sous la forme d’un guichet unique via le DSE pour lutter contre le non-recours.
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