Cette
liberté s’accompagne de nouvelles responsabilités auxquelles l’étudiant doit
faire face, d’une charge de travail accrue et d’un changement de rythme. A tout
cela peuvent s’ajouter des difficultés spécifiques à la population étudiante :
la distance avec l’entourage, les problèmes financiers ou encore la précarité
du logement. Ces différents facteurs peuvent être à l’origine de stress,
d’isolement social et de dégradation de la santé.
De
fait, les chiffres de la dernière enquête de l’Observatoire de la Vie Etudiante
sont parlants et se distinguent supérieurement de ceux de la population
générale : 20% des étudiants ont présenté des signes de détresse psychologique
dans le mois précédant l’enquête, et 37% ont montré un signe d’épisode
dépressif caractérisé ou majeur (se sont sentis déprimé ou sans espoir durant 2
semaines consécutives au cours de 12 derniers mois). Parmi les répondants, pas
moins de 8% d’entre eux ont déjà eu des pensées suicidaires. Il n’est également
pas vain de rappeler que le suicide représente la deuxième cause de mortalité
chez les 15-30 ans. De ce fait, la prévention de ce
phénomène auprès de la population de manière générale, et auprès des jeunes
plus spécifiquement, fait partie intégrante d’une stratégie nationale initiée
par le Ministère des Solidarités et de la Santé avec la création de
l’Observatoire National du Suicide (ONS) en 2013. L’objectif de cet
observatoire est de réaliser des missions de veille sur la question du suicide
afin d’informer la population et de tenir les organismes compétents en alerte
sur la problématique.
Pour
traiter de ce sujet de société et briser les tabous entourant la question du
suicide, la FAGE accompagnée de ses fédérations, a initié en 2007 la campagne « Bouge
ton Blues ». Cette campagne a pour objet de prévenir le mal-être et le
suicide chez les étudiants en les accompagnant et en les sensibilisant aux
ressources qu’ils peuvent mobiliser dans leur environnement. Le but de cette
opération est d’aborder la problématique du mal-être et, au-delà de ça, du
suicide chez les étudiants, de sensibiliser ces derniers et de les amener à
jouer un rôle de prévention auprès de leurs pairs. Après s’être essoufflée
pendant quelques années, « Bouge ton Blues » repart pour une nouvelle
édition sur l’année académique 2019-2020.
Concrètement,
les associations étudiantes organisent cette action en collaboration avec les
différents professionnels et acteurs de terrain. Des étudiants bénévoles vont à
la rencontre d’autres étudiants, qui sont invités à compléter un questionnaire
sur une tablette, les interrogeant sur leur humeur du moment et leur
consommation de substances psychoactives, celle-ci étant fortement corrélée à
une symptomatologie dépressive. Ensuite, ceux qui le souhaitent sont dirigés
vers les psychologues présents lors de l’action, indispensables pour pouvoir
répondre immédiatement à des questions précises, afin d’avoir un premier
entretien dans un espace privé. Il est important de noter que les services de
santé universitaires sont des structures primordiales pour la réalisation de
l’action. Ils représentent un interlocuteur privilégié qui se doit d’être
identifié par les étudiants, auquel ces derniers peuvent se référer en cas de
besoin. Pour
améliorer les conditions de vie et le bien-être étudiant, ces actions
nécessitent la mobilisation d’acteurs associatifs, institutionnels et de professionnels
de santé au sein de l’environnement local des étudiants.
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