Ces évolutions appellent à un premier constat : pour la grande majorité des étudiants, faire face au coût réel d’une année étudiante est inimaginable sans recourir au soutien de la famille, ou à un prêt, ou à défaut, au salariat.
Cette année, le coût moyen de la rentrée pour un étudiant non boursier s’élèvera à 2285,26 euros soit une augmentation de 1,96% par rapport à l’année 2018.
Depuis 17 ans maintenant, la FAGE distingue deux types de frais : les frais de rentrée et les frais de vie courante. Cette année, la plus forte augmentation s’observe sur les frais de vie courante avec 2,73% supplémentaire en moyenne. Modérée mais toujours présente en Île de France, l’augmentation explose en régions avec 3,4% de plus. Les frais de rentré, eux, évoluent avec une augmentation de 1,4% en moyenne. Le constat de l’augmentation importante des dépenses de vie courante est mis en avant quasiment chaque année et représente la plus grosse augmentation depuis 2002. Pourtant, l’accompagnement social fait aux étudiants les plus en difficulté, lui, n’a pas subi la même augmentation, bien au contraire.
Liées le plus souvent à l’inflation, les frais de vie courante n’ont cessé de gonfler et la population étudiante n’a cessée de se précariser davantage. Aujourd’hui, plus d’un quart des étudiants sont forcés de se salarier pour pouvoir vivre décemment, entrainant des échecs et des décrochages importants chez ce public, dû à la concurrence avec leurs études notamment sur les horaires. Rien de surprenant alors de voir que 57% des « travailleurs des plateformes » sont des étudiants : salaires et protection sociale au rabais, les risques pour ces jeunes qui travaillent sont incalculables.
Alors, un constat inévitable se dresse à nous : les jeunes issus des familles le plus modestes sont également ceux qui auront le moins de chance d’accéder au diplôme ou ceux qui présentent le plus de chances de décrochage faisant du système français l’un des plus inégalitaires des pays membres de l’OCDE. Il est aujourd’hui nécessaire de faire de l’accès à la qualification, au diplôme, une véritable priorité. Notre pays souffre aujourd’hui d’une crise sociale profonde, d’une précarisation grandissante : cette inégalité d’accès à la formation et à la qualification en est une source importante et c’est un véritable problème de société dont tout le monde doit se saisir.
Permettre un meilleur accès au logement avec l’encadrement des loyers, en poursuivant les efforts de nouvelles constructions ou en rendant plus accessible le parc HLM. Permettre un accès à la santé pour toutes et tous avec un reste à charge 0 pour les étudiants notamment boursiers. Permettre de mieux faire face aux dépenses de la vie courante avec une réforme des aides sociales ambitieuse, comme proposée dans l’Aide Globale d’Indépendance … Les propositions de la FAGE sont nombreuses. Les inégalités d’accès aux études, à la réussite, à l’insertion ne pourront se résorber que par une politique sociale ambitieuse : celle-ci ne pourra faire l’économie d’un investissement massif dans l’enseignement supérieur.
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