Alors que le projet de loi « Orientation et Réussite des Étudiants » passe aujourd’hui devant le Sénat, la FAGE alerte sur les amendements qui viennent profondément modifier la philosophie du projet de loi, portant ainsi atteinte aux promesses du 30 octobre 2017.
La majorité sénatoriale souhaite revenir sur la définition des capacités d’accueil en les indexant à l’insertion professionnelle. Cet amendement est inacceptable car il concrétise une vision adéquationniste de l’enseignement supérieur et de la recherche qui devraient se plier exclusivement aux besoins du marché du travail. Si l’insertion professionnelle est une mission fondamentale de l’Université, celle-ci a également pour rôle de participer à l’émancipation intellectuelle des étudiants. De plus, conditionner le nombre de places en fonction des besoins métiers, c’est nier les profonds bouleversements de l’économie et de l’emploi. Le vieillissement de la population, les enjeux du développement durable, la plateformisation de l’économie ou encore le développement de l’intelligence artificielle, vont créer, détruire et modifier quantité d’emplois ! L’Université n’est donc pas là pour former à un métier mais bien pour apporter un niveau de qualification afin de prétendre à différents débouchés professionnels.
Enfin, cet amendement vise à ancrer la sélection par manque de places que le Plan Etudiants a justement vocation à combattre !
La majorité sénatoriale remet en cause l’accès universel du premier cycle des études supérieures à tous les bacheliers. Elle veut également supprimer le pouvoir de contrôle confié aux recteurs pour s’assurer de la bonne définition des capacités d’accueil.
Ces modifications sont inacceptables. La FAGE dénonce une volonté de dénaturer et de saborder la réforme du Plan Etudiants. Réduire ainsi le nombre de places à l’Université n’aura pour conséquence qu’une exclusion massive des étudiants, et les plus modestes seront touchés de plein fouet. Cette vision de l’enseignement supérieur est incompatible avec l’objectif d’élever le niveau global de qualification des nouvelles générations mais également avec la démocratisation des études supérieures.
La FAGE s’oppose fermement à ces modifications et appelle les parlementaires et le gouvernement à mettre en oeuvre l’ensemble des moyens nécessaires à la préservation de l’esprit initial du texte, dans le respect des engagements pris dans le Plan Etudiants.
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