Certaines Universités ont commencé à discuter et délibérer sur leurs capacités d’accueil. Il apparaît à la lumière de ces éléments que les responsables universitaires tentent délibérément de nuire à l’esprit de la réforme actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale.
De plus, aujourd’hui le cadrage national des attendus va être dévoilé. Ce cadrage est général, non restrictif, et donne beaucoup de latitude aux Universités au risque d’obtenir une définition locale polarisée et très inégale en fonction des établissements.
Face à ces tentatives de dévoyer la réforme du Plan Étudiants, la FAGE met en garde.
Le Plan Etudiants est une victoire idéologique et culturelle qui concrétise l’ouverture et le libre accès à l’Université. Il ancre sa vocation émancipatrice, qui garantit à chaque jeune l’insertion sociale et professionnelle.
Ce plan s’appuie sur un double constat, d’un côté l’augmentation démographique, de l’autre l’échec massif en licence. Ce sont aujourd’hui 300 000 jeunes qui échouent et décrochent du système universitaire chaque année après un ou plusieurs redoublements. Se donner les moyens de faire réussir les étudiants c’est mettre fin à cette situation inacceptable. Cela ayant en parallèle pour conséquence directe d’augmenter le nombre de places disponibles.
Constructive et déterminée, la FAGE, première organisation étudiante de France a négocié et soutenu le Plan Étudiants. Il apporte des réponses ambitieuses et concrètes en favorisant la réussite, par une meilleure orientation, par la mise en place de pédagogies innovantes, par la personnalisation des parcours de formations et par l’amélioration de la vie étudiante.
Si les Universités sont autonomes et souveraines sous de nombreux aspects, il est impératif que celles-ci jouent le jeu de la réforme et l’appliquent dans la philosophie dans laquelle elle a été créée : la démocratisation de l’accès et de la réussite dans les études supérieures. C’est ce que tâcheront de faire respecter les élus du réseau de la FAGE, présents dans la plupart des établissements malgré une faible représentation des élus étudiants dans les conseils d’administration des universités.
Si une Université met en place des attendus qui ne correspondent pas à leur esprit initial, à savoir permettre d’identifier les néo-bacheliers en difficulté afin de personnaliser leur parcours et de les mener vers la réussite, ou encore, si les Universités décident de diminuer artificiellement leurs capacités pour opérer une sélection par manque de places, elles trouveront la FAGE à leur porte.
La réforme Master nous a montré comment des établissements ont pu saborder l’application d’une réforme pourtant juste et saluée de tous. La FAGE appelle les Présidents d’Universités à jouer le jeu de l’application du Plan Etudiants et à se montrer à la hauteur des enjeux et des engagements qu’ils ont pris dans les négociations. Si une Université ne respecte pas l’esprit du Plan Étudiants, la FAGE usera de tous les moyens nécessaires pour qu’elle applique les engagements pris. “Autonomie” des Universités ne signifie pas “indépendance”, et la responsabilité de l’Etat et des établissements d’enseignement supérieur est d’élever le niveau de qualification globale des nouvelles générations, un impératif économique, social et sociétal. L’autonomie des Universités ne peut être un argument fallacieux pour justifier une application bafouée du Plan Etudiants.
Les Universités sont prévenues.
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