Hier, le rapporteur général des concertations relatives à la réforme de l’accès aux études supérieures, Daniel Filâtre, présentait son rapport devant les partenaires sociaux.
La FAGE, première organisation étudiante de France, salue le travail de dialogue social mis en place par la Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal. Le rapport final de M. Filâtre relève les bons enjeux de la réforme. Il est conforme aux débats de ces groupes de travail et met en exergue les enjeux cruciaux de la réforme.
En effet, il est impératif de réformer l’enseignement secondaire, avec pour philosophie de donner la capacité aux lycéens de construire leur projet d’étude et donc d’être maîtres de leur destin. Ceci ne pourra passer sans un lycée plus progressif, plus modulaire et, en parallèle, adossé à une véritable politique d’orientation active.
Ainsi chaque jeune doit pouvoir décider de son avenir et de son parcours. Pour les y aider, les jeunes, notamment les plus fragiles et les moins préparés, doivent se voir offrir plusieurs possibilités. C’est l’objet d’innovations telles que le parcours Avenir ou encore le carnet personnel des apprentissages et de l’orientation. Ces nouveaux outils doivent traduire une nouvelle ambition : concrétiser un accueil personnalisé de tous les étudiants, leur proposant des alternatives ou des possibilités de réorientation précoces pour créer un véritable droit à l’erreur.
Dans ce cadre, la FAGE soutient la mise en place d’une année propédeutique validante, dans l’objectif de favoriser la réussite, à condition que la protection sociale de l’étudiant s’adapte à des parcours plus étalés. La FAGE est favorable à la prise en compte d’attendus disciplinaires, qui participeraient à la conscientisation de l’étudiant sur l’exigence de la formation choisie sans rentrer dans une logique de découragement.
La FAGE insiste sur le fait que cette décision doit être de la responsabilité de l’étudiant uniquement. Si l’ambition est la réussite de tous, alors l’étudiant doit avoir la décision finale car on ne peut réussir ce que l’on subit.
Pour cette raison, la FAGE rejette la notion de prérequis, synonyme de coercition et de fermeture de l’Université.
En outre, le second enjeu de la réforme réside dans la nécessité d’augmenter les capacités d’accueil en particulier dans les formations courtes et professionnalisantes et dans les filières en tension à l’instar de STAPS ou de la PACES. L’investissement financier est essentiel mais permettre de nouveaux modes d’organisation l’est tout autant. Les expérimentations menées à Grenoble pour mettre en place une pédagogie inversée et dématérialisant les cours magistraux, ou encore la semestrialisation telle qu’expérimentée à Strasbourg, sont autant d’innovations pédagogiques s’appuyant parfois sur le numérique, qui permettent d’accueillir plus, de faire réussir mieux et de donner à la première année d’étude suffisamment de souplesse pour favoriser les réorientations. C’est pour cette raison que la FAGE exige la mise en place d’un plan d’Urgence pour la rentrée 2018 afin d’augmenter les capacités pédagogiques des formations du supérieur et de répondre aux attentes de futurs étudiants.
Ne prenons pas cette réforme du premier cycle de l’enseignement supérieur par le petit bout de la lorgnette : on ne peut pas parler de réforme de l’accès aux études supérieures sans parler réforme du lycée ou encore de la formation professionnelle, afin de faire de l’Université un acteur central de la formation tout au long de la vie. Cette réforme est aujourd’hui primordiale, afin d’accompagner les 2,6 millions d’étudiants vers la réussite, l’émancipation et la qualification, tout en concrétisant une réelle démocratisation de notre enseignement supérieur pour permettre à chaque jeune de construire et de réussir dans son projet d’étude.
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