Le baccalauréat : Une réforme nécessaire mais pas suffisante !

05/07/17

Véritable institution, le baccalauréat se voit aujourd’hui décerner à plus de 600.000 lycéens et ce, au lendemain de l’annonce par le Premier Ministre, Edouard Philippe, d’une réforme du baccalauréat.

Vu comme la source de tous les maux, le baccalauréat devient le bouc émissaire responsable à lui seul de l’échec en licence et du décrochage. De problèmes profonds émergent des discours simplistes, appelant à créer de nouvelles sélections : sur dossier, ou par l’émergence de prérequis coercitifs. Pour la FAGE, ces réponses parachèveraient un système éducatif profondément inégalitaire.

Cependant, si le bac n’est pas la source de tous les maux, bien plus profonds, sa réforme doit être une des dimensions d’un changement plus global. L’heure est à un changement de paradigme. Œuvrer pour l’égalité des chances de réussite, c’est donner à chacun les outils pour réussir dans des études de qualité, et de s’orienter dans une filière qui répond de l’enjeu d’émancipation de l’individu en rompant avec les déterminismes sociaux et économiques. Comment imaginer que ces enjeux répondent d’une seule réforme d’un diplôme ?

Donner à chacun les moyens de réussir, c’est s’assurer que chacun puisse apprendre de la façon et au rythme qui lui correspond. C’est, en somme, s’appuyer sur les compétences de chacun, plus que sur un programme à suivre de manière linéaire où l’on s’enquiert davantage de ce qui est dit que de ce qui est retenu. Créer du sens, du lien entre les enseignements, nécessite aussi de faire place à des enseignements transdisciplinaires. Poser les bases des conditions de réussite de tous constitue l’un des piliers pour atteindre une vraie justice sociale. L’autre pilier, c’est l’orientation, les choix de parcours et d’études. C’est à ce prix que l’on pourra rompre avec les déterminismes les plus prégnants.

La forme du baccalauréat actuel impose une évaluation partielle des savoirs acquis et non de l’ensemble des compétences développées dans son cursus. Il faut sortir de la logique du contrôle terminal, générant le phénomène de « bachotage » pour aller vers une évaluation tout au long du cursus, progressive et continue. En ce sens, la réponse présentée par le Premier Ministre est intéressante, mais insuffisante et ne défausse pas de la responsabilité de réformer le lycée et le premier cycle.

En matière d’orientation, il faut mettre un terme à la logique de filières qui ne mène qu’à une hiérarchisation de niveaux d’acquisition de savoirs plus qu’à une appétence pour le domaine concerné et permettre à chacun de se spécialiser dans des parcours au terme d’une seconde générale où l’orientation est consacrée comme un objet d’études à lui seul.

Enfin, ces travaux ne peuvent être menés seuls, une discussion doit être entamée avec l’enseignement supérieur pour permettre à la fois une meilleure lisibilité de l’offre de formation, mais aussi pour poser les bases d’une spécialisation progressive.

La FAGE ne cèdera pas aux sirènes des discours simplistes et propose une réforme d’ensemble du lycée, du baccalauréat, et du premier cycle permettant de faire de la massification de l’enseignement supérieur une réelle démocratisation et un outil de mobilité sociale.

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