La FAGE au CNESER : Agir au quotidien pour la démocratisation de l'Enseignement Supérieur

17/05/17

Le projet de la FAGE pour les élections au CNESER se veut ambitieux et pragmatique. Il s’appuie sur les nombreuses contributions issues des cycles annuels de dialogue structuré : Les Etats Généraux de la FAGE. Notre projet s’est ainsi construit grâce aux représentants de l’ensemble du réseau de la FAGE. Notre ambition est de permettre à chaque jeune de trouver sa place dans la société et de répondre aux enjeux de demain. Nous portons donc au coeur de notre projet la nécessité d’élever le niveau de qualification des nouvelles générations en permettant une réelle démocratisation de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Notre programme se développe en quatre axes et est accompagné de deux livrets thématiques concernant d’une part, les études de santé et, d’autre part, les études d’ingénieurs.

Assurer la démocratisation effective de l’enseignement supérieur et de la recherche

Pour concrétiser notre ambition, il est nécessaire de s’atteler à une réforme profonde de l’organisation de notre système éducatif, et en particulier de l’enseignement secondaire, en sortant de la logique des séries et allant vers plus de spécialisation progressive. Cette réforme sur la structure même du lycée doit être accompagnée en parallèle par une réforme du premier cycle d’études supérieures en créant dans chaque domaine de formation des licences portails multidisciplinaires, construites dans une logique de blocs de compétences. Pour assurer une orientation plus adaptée entre chaque étape de formation, la FAGE milite pour la mise en place d’un véritable service public de l’orientation.

Ces réformes devront s’accompagner d’une hausse du budget pour faire face à l'augmentation constante des effectifs étudiants et permettre les investissements nécessaires pour répondre aux enjeux de demain. La FAGE restera cependant attentive à ce que cette augmentation budgétaire ne s’opère pas sur le dos des étudiants. Consciente de l’impact des frais d’inscription et de la logique d’endettement sur l’accès à l’enseignement supérieur, la FAGE s’opposera à toute augmentation des frais d’inscription.

La FAGE demande la mise en place d’un Pacte pour l’éducation. Un débat national doit permettre à toutes les composantes de la société d’exprimer leurs attentes vis-à-vis du système éducatif, d’enseignement supérieur et de recherche. Ce Pacte doit se sceller par des engagements, tant organisationnels que financiers. Il permettra ainsi de redonner du sens à la contribution de chacun au financement de l’enseignement supérieur et d’exercer la solidarité nationale en refondant les dispositifs de financement. Ceux-ci seront appuyés par une contribution paritaire permettant tant aux individus qu’aux entreprises de prendre part au financement. Constatant la forte corrélation entre niveau de qualification et de revenus, la contribution des personnes insérées professionnellement est à la hauteur de ce que le système éducatif leur a apporté. Cette mesure facilitera d’autant plus le retour en formation, dans une perspective de formation tout au long de la vie, ce qui est plus que jamais nécessaire pour faire face à l’évolution croissante des activités.

Par ailleurs, la FAGE, consciente de la nécessité d’exercer au sein de l’enseignement supérieur une réelle révolution pédagogique, propose des mesures ambitieuses, mais pas moins nécessaires. Afin de donner à chacun les clés pour valoriser les compétences développées au sein de sa formation et faciliter le retour en formation, la FAGE demande une réorganisation des formations en blocs de compétences et de les faire apparaître sur les maquettes pédagogiques des diplômes. En parallèle, la FAGE demande que les annexes descriptives aux diplômes soient réellement créées et étayées pour donner une véritable lisibilité aux compétences développées par l'étudiant lors de sa formation. L'expression pratique de ces exigences passera par la fourniture de syllabus par matière aux étudiants avec les objectifs à atteindre en termes de compétences et de connaissances, le déroulé des programmes de cours avec leur descriptif ainsi que toutes les informations indispensables à la bonne lisibilité de la formation pour l'étudiant, comme pour des employeurs potentiels. De plus, la mise en place du contrôle continu intégral, accompagné d’une harmonisation des Régimes Spéciaux d'Études permettrait un apprentissage plus profond, et beaucoup moins anxiogène que les examens terminaux qui existent aujourd'hui. En effet, le contrôle continu intégral révolutionne les modalités d’évaluation des étudiants et œuvre en faveur de la réussite de plus grand nombre. Il s’agit d’un outil pédagogique à part entière, largement plébiscité par la communauté universitaire pour en finir avec les partiels vieillissants et pédagogiquement peu pertinents en ce qu’ils ne donnent une vision que partielle et biaisée de l’acquisition de compétences et de la progression de l’étudiant. 

Garantir l’insertion professionnelle des étudiants

L’objectif principal d’un étudiant est d’avoir par la suite une insertion professionnelle réussie. Pour améliorer l’insertion professionnelle, la FAGE agit pour la revalorisation des stages dans les cursus. Il est également nécessaire de revaloriser les licences professionnelles qui aujourd’hui ne sont pas du tout mises en avant par le système d’enseignement supérieur. Par ailleurs, suite à la réforme master qui crée un droit à la poursuite d’études, les élus de la FAGE veilleront à la mise en place d’une aide à la mobilité universelle pour rendre tangible le droit nouveau à la poursuite d’études en master, et éviter que la mobilité ne créé un frein au recours à ce droit. Enfin, la FAGE agira pour l’enrichissement du Compte Personnel d’Activité pour concrétiser le droit universel à la formation dans une logique de formation tout au long de la vie. 

Un enseignement supérieur conscient de sa responsabilité sociale et sociétale

D’autre part, il est important de placer l’étudiant au coeur de sa formation, en lui donnant la possibilité d’être acteur de son Université. La FAGE demande de placer les acteurs associatifs au coeur de la gouvernance liée à la vie étudiante. Impliquer les étudiants permettra d’encourager et de démocratiser l’engagement, et permettra la création de nouvelles initiatives comme des projets d’innovation sociale créés par et pour les étudiants. Ces projets sont plébiscités par le réseau de la FAGE qui en est régulièrement à l’initiative comme c’est le cas pour les AGORAé.

En outre, pour développer un campus plus adapté aux besoins étudiants, y compris en matière de santé, la FAGE demande la mise en place de Centres de Santé Universitaires pour remplacer les SUMPPS, souvent sous-dotés et peu adaptés au nombre croissant d’étudiants. Ce projet doit s’inscrire dans une démarche plus globale pour le site par la rédaction d’un schéma directeur de la vie étudiante impliquant l’ensemble des acteurs du territoire. Au niveau national il est d’ailleurs important de finaliser l'exécution effective du Plan National de Vie Etudiante (PNVE) et d’en définir clairement les outils de suivi et d'évaluation.

L’application des Schémas Directeur du Handicap est également l’un des combat des élus de la FAGE pour permettre à chacun une égalité des chances dans l’accès et la réussite pour tous dans l’enseignement supérieur. Pour développer cette culture de l’égalité, la FAGE demande également la systématisation du poste de vice président déléguée à l’égalité des chances dans les universités, adossé au maximum d’un chargé de mission étudiant. Dans cette logique, la FAGE milite également pour que les prérogatives d’accueil des étudiants internationaux soient étendues aux étudiants réfugiés, aujourd’hui très peu accompagnés dans leur démarche par le système universitaire. De plus, l’enseignement supérieur se doit de s'inscrire dans une logique de développement durable, en multipliant les actions de sensibilisation auprès de la communauté universitaire et en investissant dans des plans verts ambitieux au sein des universités.

Une recherche ambitieuse et accessible

Enfin, le dernier axe de notre projet représente la démocratisation de la recherche. En effet, il est important de mieux informer les étudiants, dès le premier cycle, sur la recherche pour éviter qu’elle soit perçue comme inaccessible. Par ailleurs, de nombreux modules devraient être créés pour accompagner les étudiants voulant s’orienter vers la recherche. En dépit de la création de nouvelles protections, le statut des doctorants manque toujours de clarté. Les élus de la FAGE souhaitent une meilleure définition de ce statut, mais aussi l’harmonisation des pratiques dans l’encadrement des jeunes chercheurs qui sont aujourd’hui encore très inégales. Bon nombre de Docteurs enseignent ou souhaitent enseigner, il nous est donc important de systématiser les formations à l’enseignement et aux innovations pédagogiques pendant le troisième cycle.

Pour assurer une recherche fonctionnelle et indépendante, il est urgent d’investir massivement ! Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra mettre un terme à la précarité vécue par les doctorants et jeunes chercheurs. En développant des synergies entre les acteurs de recherche sur un territoire, à l’échelle nationale ou européenne et internationale, nous parviendrons à poser les bases d’une coopération au bénéfice de chacun. Ainsi, les aides à la mobilité doivent être développées pour rendre tangibles les coopérations et permettre cette ouverture aux doctorants et jeunes chercheurs.

Le projet de la FAGE est également décliné dans deux livrets spécifiquement dédiés aux études de santé et aux études d’ingénieurs dont la spécificité requiert d’avoir des éléments de programme dédiés pour prévenir des sujets comme l’accès et les conséquences de la PACES ou encore la hausse des frais d’inscriptions en écoles d’ingénieurs.

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