« La jeunesse se désespère. Elle est profondément désespérée parce qu’elle n’a plus d’appui, elle ne croit plus en la politique française (...) Le désespoir est mobilisateur, et lorsqu’il est mobilisateur il devient dangereux ». 

C’est par ces mots que Daniel Balavoine interpellait François Mitterrand en 1980. Près de quarante ans plus tard, force est de constater que rien n’a changé. Pire, ce constat est devenu le SOS d’une société en danger. 

Notre société est aujourd’hui fracturée. Le Front National progresse partout, durablement, y compris parmi les jeunes. L’extrémisme fondamentaliste, tel un vautour, referme ses griffes sur des jeunes déboussolés, en souffrance et en quête de sens. Ces fractures se sont malheureusement amplifiées depuis ces dernières années. Je pense aujourd’hui aux jeunes morts sous les mitrailles d’autres jeunes au Bataclan et aux alentours.

Si vous êtes élu le 7 mai, vous serez le premier Président de la République de moins de 4o ans. Votre responsabilité sera alors immense. Vous devrez replacer la jeunesse, dans toute sa diversité, au centre du projet de société et faire de l’éducation une priorité. 

Comment imaginer notre société sans les jeunes qui, laissés pour compte, se détournent petit à petit du pacte Républicain ?

Comment imaginer que la solidarité inter-générationnelle soit un élément fondateur de la cohésion nationale, si elle ne fonctionne qu’à sens unique ?

Comment imaginer une jeunesse émancipée quand celle-ci est sujette à la précarité et peine à acquérir sa pleine autonomie ?

Comment imaginer porter encore un message universaliste si nous cessons de lutter contre les discriminations dont sont victimes les nouvelles générations ?

Comment imaginer offrir un avenir enviable à la jeunesse française si on ne lui permet pas l’accès aux études supérieures autrement que par une sélection par l’argent, par l’échec ou par tirage au sort ? 

Vous le voyez, les questionnements de la jeunesse sont multiples et nous voulons y répondre avec vous. Certes, il est toujours plus profitable lors d’une campagne électorale d’avoir une approche clientéliste et d’aller vers ceux qui votent le plus, mais n’est-ce pas l’honneur d’un politique de prendre en compte tous les citoyens, et en particulier d’accompagner le fragile potentiel des nouvelles générations ? Engagez-vous dès la première année de votre mandat, à ouvrir partout en France des débats sur les sujets qui préoccupent la jeunesse. Mobilisez les citoyens, quels que soient leur âge, et la société civile pour proposer des solutions innovantes. Ce renouveau démocratique que nous appelons de nos vœux sera le socle d’un nouveau pacte national avec notre jeunesse. Il sera alors de votre prérogative de Président de la République de le porter haut dans les institutions, si nécessaire par référendum. 

Monsieur Macron, la jeunesse, à l’image de notre démocratie, souffre d’avoir été trop mise de côté. Nous avons échappé à un drame républicain le 5 mai 2002, nous éviterons peut-être le Front National ce 7 mai 2017 car nous prenons nos responsabilités face à l’extrême droite. Toutefois, il est de votre responsabilité de tout essayer afin d’apporter des réponses durables au désespoir de la jeunesse et au mal qui traverse notre pays. Ensemble, dépassons les clivages et dès le 8 mai, transformons ce vote républicain en un vote pour la Jeunesse de France !