Principale dépense des jeunes accédant à l’autonomie, le logement
représente chez les étudiants décohabitants près de 50 % du budget. Malgré les
aides directes (financières) et indirectes (parc social), le logement fait
figure de frein majeur dans l’accès à l’autonomie des jeunes, et constitue dès
lors un enjeu politique central.
Outre les loyers prohibitifs dans de nombreuses agglomérations, les
conditions d’accès drastiques et un marché sous tension sont souvent sources de
difficultés d’accès durable au logement autonome. La garantie locative
constitue donc un enjeu majeur.
En effet, l’accès à un logement en location est généralement soumis une
garantie locative que de nombreux parents d’étudiants ne peuvent fournir, étant
à l’étranger, en emploi de courte durée ou au chômage. La création d’un
dispositif de garantie locative publique apparaît alors comme essentielle.
C’est dans cette logique que la première mouture de la loi “Accès au
Logement et un Urbanisme Rénové” a pensé la création d’une véritable Garantie
Universelle des Loyers (GUL), immédiatement abandonnée par le gouvernement en
2014. S’il apparaît dommageable que cette avancée sociale ait fait l’objet
d’une reculade, le gouvernement a créé consécutivement un dispositif à
destination exclusive des étudiants : la Caution Locative Étudiante (CLÉ).
Intégralement gérée par l’opérateur de l’État en matière d’aides sociales à
destination des étudiants, la CLÉ a permis aux étudiants d’accéder à une
garantie locative publique, en échange d’une faible cotisation.
Malgré son utilité évidente, le dispositif CLÉ est resté peu utilisé et peu
performant, de par sa complexité, sa cotisation mensuelle obligatoire et son
plafond de loyer particulièrement faible : 500€/mois maximum pour une zone
tendue, 600€/mois en région parisienne. Plus encore, en ne s’adressant qu’aux
étudiants, la CLÉ exclue de facto une part importante des jeunes en
quête d’autonomie.
Créée en 2016 par Action Logement, organisme paritaire, le dispositif
VISALE met en place une garantie locative gratuite, étendue aux jeunes de moins
de 30 ans dès juillet 2016. Demande urgente de la FAGE face à la crise du
logement durable que connaissent les jeunes, cette extension intervient dans le
cadre de l’acte 3 de la priorité jeunesse. Une garantie locative efficace comme
le dispositif VISALE est aujourd’hui une condition sine qua non de
l’accès à un logement stable, vecteur d’autonomie, d’insertion professionnelle
et de mobilité dans l’accès à l’emploi.
Les difficultés durables des jeunes au cours de leur formation et leur
insertion professionnelle persistant, 25% de chômage chez les jeunes, 5 ans en
moyenne pour accéder à un emploi stable, il est aujourd’hui urgent de penser
autrement l’accès à l’autonomie des jeunes, et tout particulièrement du
logement. Si l’extension du dispositif VISALE constitue indéniablement une
avancée, d’autres questions restent particulièrement d’actualité en matière de
logement : un plafond de garantie toujours faible, un dépôt de garantie et des
conditions d’accès prohibitifs, ainsi que des taxes d’habitation toujours plus
élevées touchant même les plus précaires.
Face à se constat, il est temps de mettre fin aux logiques de dispositif et
de penser l’autonomie des jeunes au travers de l’accès au droit commun. La coexistence
de deux dispositifs, la CLé et VISALE, bien que nécessaire pour couvrir tous
les publics jeunes et étudiants apparaît comme peu cohérent et largement
sous-optimal dans l’accompagnement global des publics. C’est pourquoi la FAGE,
mettant au coeur de son action la lisibilité des droits comme condition
nécessaire de l’autonomie des jeunes, demande la fusion des deux dispositifs,
dans l’objectif d’avancer progressivement vers une Garantie Universelle des
Loyers (GUL), telle que proposée dans la première mouture de la loi ALUR de
2014. En ce sens, la FAGE agira pour l’accès des jeunes au droit commun et à
l’autonomie.
Nous suivre sur