Si l’engagement est une priorité apparente du gouvernement et des rapporteurs du texte, l’engagement semble ici se construire de manière balisée par l’agenda des pouvoirs publics : la mise en place de la « réserve citoyenne » et le renforcement du volontariat en service civique, en particulier dans les services publics, occupent une place importante dans les nouveaux dispositifs. A l’heure où les budgets alloués au secteur associatif s’effondrent, dans les nouvelles régions et dans le cadre du projet de loi de finance 2017, et où les voix en faveur d’un service national obligatoire, civique ou militaire, s’élèvent de plus en plus nombreuses, l’on peut légitimement s’interroger sur l’avenir de l’engagement. Une philosophie d’un engagement contraint, encadré et au service exclusif de l’État pourrait tendre à se répandre, et la primauté accordée aux dispositifs d’engagements balisés par l’État le laisse craindre. A ce titre, la FAGE rappelle sa philosophie de l’engagement : volontaire, militant et au service d’une citoyenneté active, il est nécessairement pluriel et résolument éducatif.
Il faut toutefois porter au crédit de la loi Égalité et Citoyenneté une véritable action de fond en faveur des jeunes qui, s’il consiste plus en une somme d’avancées incrémentales qu’en une véritable révolution, est de nature à agir durablement en faveur d’une société plus solidaire, plus engagée et plus démocratique. Parmi les apports essentiels du texte, soulignons la création du congé d’engagement, une amélioration notable de la reconnaissance des acquis du bénévolat ou du volontariat, et de véritables avancées sur les questions d’engagement étudiant. Plus encore, le texte vient nourrir la démocratie locale en intégrant les jeunes dans les conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (CESER) ainsi que dans les conseils de développement, et fait la part belle à la concertation et au dialogue via la reconnaissance du dialogue structuré régional en matière de politique de jeunesse.
Active tout au long de la construction du texte et de la phase parlementaire, la FAGE a à la fois pu s’opposer à l’imposition d’un service civique obligatoire tout en maintenant les conditions de missions volontaires de qualité, et la construction de nouvelles modalités d’engagement, de sa valorisation et de la participation citoyenne.
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