Journée mondiale contre le Sida, restons mobilisés le 1er décembre 2016

22/11/2016

Les chiffres rappellent que l’épidémie est encore très active, avec 2,1 millions de nouvelles personnes infectées dans le monde en 2013, dont 6 000 à 7 000 en France. Sur les 35 millions de personnes qui vivent avec le VIH, 19 millions ignorent leur statut sérologique. La lutte contre le VIH/Sida s’organise autour de trois principaux axes : la recherche, la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH et la prévention auprès des jeunes.

La recherche contre le VIH / Sida : où en est-on ?

Le dépistage, un enjeu majeur

L’un des enjeux principaux de la recherche porte aujourd’hui sur le dépistage. Il est en effet devenu primordial de miser sur de nouveaux outils de dépistage et sur le dépistage communautaire, par des pairs formés. De ce point de vue, l’autotest apparaît comme un outil légitime et nécessaire. Les chercheurs sont unanimes : plus les personnes seront dépistées, en particulier au sein des populations les plus exposées, plus la lutte contre cette épidémie pourra être efficace.

Si, avec 5,2 millions de tests de dépistage réalisés en 2013, la France est l’un des pays où l’on dépiste le plus, près de 30 000 personnes ne connaissent pourtant pas leur séropositivité (« l’épidémie cachée »).

Le vaccin : toujours une question d’actualité ?

Les chercheurs sont dans une phase où ils n’ont pas de données cliniques récentes, mais beaucoup de données fondamentales sur le rôle d’un certain nombre d’anticorps.

Deux pistes principales émergent au niveau de la recherche. La première consiste à modifier la réponse liée aux lymphocytes B pour arriver à cibler justement la fabrication de certains anticorps spécifiques, potentiellement protecteurs contre le VIH. La seconde est de tenter de modifier les cellules dendritiques, qui sont le cœur de l’orchestre de la réponse immune.

Mais à l’heure actuelle, il n’existe toujours aucun vaccin contre le VIH.

Les traitements : quelles sont les avancées ?

De nos jours, aucun traitement ne permet d’éliminer complètement le VIH de l’organisme. Mais il existe des traitements mieux adaptés qu’autrefois, qui permettent aux personnes séropositives de bloquer la multiplication du VIH dans leur organisme et ainsi de garder un système immunitaire opérationnel. Ces traitements sont appelés trithérapies ou multithérapies car ils combinent l’action de plusieurs molécules antirétrovirales. Il faut préciser que les antirétroviraux sont parfois responsables d’effets secondaires non négligeables, parmi lesquels : nausées, vomissements, fatigue, perte d’appétit, fièvres, diarrhées, réactions cutanées.

Une recherche pour et avec les patients

En juillet 2012, Fred Verdult, de l’association néerlandaise Volle Maan, a présenté le résultat d’un sondage mené auprès de 500 personnes aux Pays-Bas. Les attentes exprimées par les patients étaient notamment « de ne plus s’inquiéter pour l’avenir, de ne plus avoir à affronter la stigmatisation et de ne plus avoir peur de contaminer les autres ». Ce dialogue entre chercheurs et patients apparait aujourd’hui essentiel. C’est pourquoi, au sein de certaines initiatives comme Towards an HIV Cure, porté par Sidaction, des représentants de patients sont présents dans ce programme. La recherche d’une guérison doit se faire pour et avec les patients.

Un état des lieux du VIH / Sida en France

Intensifier les efforts sur le dépistage, un enjeu majeur

Selon Patrick Yéni, Président du Conseil National du Sida, la loi de santé dernièrement votée élargit l’utilisation des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) à des intervenants associatifs. En ce qui concerne les autotests, cette loi prévoit, par dérogation au monopole pharmaceutique, que leur délivrance puisse être confiée à divers structures et opérateurs accueillant les publics cibles. C’est dans les faits davantage une évolution juridique qu’une révolution des pratiques.

L’introduction et l’élargissement de ces nouveaux modes de dépistage visent à réduire le volume de l’épidémie cachée. Une utilisation plus large de ces techniques permettra probablement d’augmenter le nombre de nouveaux cas détectés. « Il faut cependant noter qu’avec l’objectif de 80 000 Trod et environ 60 000 autotests par an, on peut espérer 1400 dépistages d’infections par le VIH, si ces tests ne se substituent pas aux méthodes classiques de dépistage et si leur fréquence de positivité est de 1 % ». Compte-tenu de l’épidémie cachée, les efforts doivent être poursuivis, voire intensifiés.

Parler du VIH/Sida aux 15 - 30 ans

Les découvertes de séropositivité n’ont cessé d’augmenter chez les 15-24 ans au cours de la décennie écoulée. Un quart des contaminations concernent aujourd’hui des jeunes âgés de 18 à 30 ans. Face à ce constat, le niveau de connaissance de l’infection ne progresse plus. Les recommandations des experts sur l’éducation sexuelle, notamment en milieu scolaire, peinent encore à devenir une réalité.

Fin 2013, le rapport du groupe d’experts Morlat, tout en réaffirmant la primauté du préservatif dans la stratégie de prévention, prônait d’appliquer la loi existante, qui remonte au 4 juillet 2001, relative à l’éducation à la sexualité « dans les écoles, les collèges et les lycées ». Le programme prévoit en théorie « au moins trois séances annuelles » sans compter les lieux d’écoute hors milieu scolaire, mais cela se réduit bien souvent dans les faits à une séance annuelle. Des obligations légales « partiellement ou inégalement appliquées », pointées du doigt par l’Inspection générale des affaires sociales dans un rapport de 2009.

Malgré tout, les jeunes restent aujourd’hui les plus informés sur la réalité du VIH même si en parallèle, ils sont les plus exposés au risque. Entre 1994 et 2010, ce niveau de connaissances n’a toutefois cessé de décroître pour les 18-30 ans. Si la perception positive du préservatif est restée globalement stable sur cette période, les doutes quant à son efficacité n’ont cessé d’augmenter, d’après l’enquête KAPB – étude de référence sur les connaissances des Français face au VIH/sida. Depuis, la dernière étude Ifop réalisée pour Sidaction et Élus locaux contre le sida en novembre 2014, révélait qu’une grande majorité des 15-24 ans (89 %) s’estimaient bien informés sur le VIH/sida, des chiffres en constante hausse si l’on compare avec les sondages réalisés depuis 2007.

Mais l’épidémiologie relate un autre constat : les statistiques rappellent que les jeunes sont tout particulièrement concernés par les nouvelles contaminations. D’après les données de l’Institut de veille sanitaire (InVS), les moins de 30 ans représentaient toujours le quart des découvertes de séropositivité en 2013.

Des exemples d'actions menées par la FAGE

Zoom

Des espoirs à consolider au niveau mondial

Les données épidémiologiques mondiales pour l’année 2013 montrent des avancées certaines, mais elles révèlent aussi des inégalités importantes et des défis majeurs à relever afin d’espérer un jour vaincre une épidémie qui jusqu’à présent a tué 39 millions de personnes.

Les nouveaux défis mondiaux

En 2013, 2,1 millions de personnes ont été nouvellement infectées, contre 3,4 millions en 2001, soit une baisse de 38 % en 12 ans. Chez les enfants, cette baisse s’élève à 58 %, avec 240 000 nouvelles infections, contre 580 000 en 2002. Ce sont des progrès indéniables, même si ces chiffres demeurent toujours trop élevés.

Beaucoup reste encore à faire : de nombreux malades ne bénéficient pas de traitements, notamment les enfants (24% seulement sont sous traitement), de nouvelles infections se développent en Europe de l’Est, en Amérique du Nord, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou encore en Asie.

Combler le retard chez les femmes et les enfants, dans les pays en voie de développement

Davantage contaminées, les femmes souffrent aussi davantage de discrimination. Les enfants et les adolescents sont, quant à eux, moins dépistés et moins traités que les adultes.

En Afrique comme en Asie, selon les données d’une étude soutenue par Icaso (International Council of AIDS Service Organizations), les femmes séropositives expriment leur crainte d’être rejetées par leur famille, abandonnées par leur conjoint ou déshéritées si leurs proches apprenaient leur statut sérologique. Cette stigmatisation est un frein important à l’accès des femmes aux services de dépistage du VIH et aux centres de soins. D’autres éléments compromettent aussi cette prise en charge : les inégalités entre les sexes et les violences, le manque d’éducation, la dépendance économique vis-à-vis des hommes, la pauvreté, etc.

Les nouvelles infections parmi les enfants ont diminué de plus de moitié en quinze ans, mais ces derniers sont les moins bien lotis en matière de traitement. En effet, en 2013, moins d’un enfant atteint du VIH sur quatre (24 %) a reçu un traitement antirétroviral, contre plus d’un adulte sur trois.

Ce retard au niveau du traitement trouve ses justifications à différents niveaux : le déficit de dépistage auprès de ce public, le manque de traitement adapté à une utilisation pédiatrique mais aussi peu disponibles…

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