Alors qu’il avait, en avril dernier, annoncé son lancement pour la rentrée et pressé les universités
volontaires d’oeuvrer aux préparatifs, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur
et de la recherche a semble t-il annoncé la semaine dernière son désengagement dans l’expérimentation
du contrôle continu intégral (CCI). “Semble t-il” puisque personne au ministère n’a eu l’élémentaire
correction d’en prévenir officiellement les parties prenantes.
En avril dernier, notamment suite aux interventions de la FAGE, Thierry Mandon s’engageait en effet à
permettre l’expérimentation du contrôle continu intégral dans plusieurs universités.
Afin de définir les périmètres de cette expérimentation, les équipes des universités d’Avignon, Bordeaux,
Brest, Lyon 1 et Strasbourg ont travaillé d’arrache-pied pour mettre en place et adopter les modalités de
cette expérimentation pour la rentrée 2016, et faire remonter au ministère les informations souhaitées
dans les temps. Par leur mobilisation volontaire elles ont souhaité saisir l’opportunité d’une telle révolution
pédagogique pour les étudiants.
La semaine dernière pourtant, alors même que les 5 conseils d’administration avaient acté le principe et
les modalités de leur participation à cette expérimentation, le Ministère a décidé d’enterrer cette dernière
en refusant d’inscrire à l’ordre du jour du CNESER le débat relatif à l’arrêté permettant de mener cette
expérimentation dès la rentrée, et ce, sans en informer directement les parties prenantes concernées.
La FAGE s’indigne du mépris dont est empreinte la méthode utilisée par le ministère et du manque
de considération pour le travail mené par les communautés des cinq établissements concernés. Ce recul
n’est pas seulement un pas en arrière dans la rénovation des pratiques pédagogique de l’Université, c’est
aussi et avant tout la traduction d’un déni de confiance envers la capacité des communautés de
terrain à innover ainsi que dans leur capacité d’oeuvrer collectivement, en bonne intelligence, à
la réussite des étudiants. Le Ministère a choisi de mettre à mal la logique de l’autonomie pédagogique
des équipes pour des raisons inconnues, favorisant une forme de centralisme délétère pour notre
enseignement supérieur et les forces vives qui oeuvrent chaque jour à le rendre meilleur.
La FAGE demande à ce que le Ministère tienne parole et permette aux équipes pédagogiques de
mettre en place l’expérimentation du contrôle continu intégal, comme convenu.
La FAGE estime que les conditions du dialogue avec le ministère sur les négociations actuelles autour de la
réforme du master ne permettent pas de garantir une issue positive aux étudiant.e.s concernant le
sujet de la sélection. Les risques étant trop élevés, la FAGE suspend sa participation aux négociations
master, refusant d’être à nouveau dupée par un ministère qui ne tient pas sa parole.
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