11 étudiants ont candidaté dans l’une des trois
catégories : slam / poésie (5) ; essai (3), nouvelle (3). 4 de ces œuvres
ont été écrites par des étudiants détenus. La remise de prix a eu lieu le 19
avril dernier.
Les trois lauréats sont :
Claire Josset,
dans la catégorie Slam / poésie, pour son texte « Ils se sont aimés »,
dont voici un extrait :
« Il rentrera, mais seul, s'occuper de Charlie.
Les canons gâchent la fête, sous prétext' de conflits.
Nous sommes un 13 novembre, nous sommes au Bataclan.
Ses yeux la cherchent sans cesse, mais ne trouvent que
le sang. »
Adrien Pislard,
dans la catégorie Nouvelle, pour son œuvre « Violette sombre », dont
voici quelques lignes :
« Violette
n'a pas honte. Elle n'a pas à en avoir, à l'entendre. L'impertinente, elle
croit que l'on peut dire aller bien quand on n'a rien ! La folle se croit même
spirituelle en affirmant que ça lui convient, que rien de mieux ne peut lui
être donné. Mais Violette voit les gens : ils regardent, ils jugent, ils
pensent à tout ce que n'est pas, à tout ce que n'a pas Violette. Et ils ont un
peu de chagrin, et ils ont un peu honte pour elle. On est toujours malheureux
en voyant la misère des autres. De là à les en sortir, il n'y a qu'un pas... que
l'on franchit rarement... la peste est contagieuse... la misère aussi,
visiblement. »
Lucile Dewost, dans la
catégorie Essai, pour son œuvre « La société, les autres, et moi »,
dont voici un extrait :
« C’est
comme un déclic en moi qui se fait. Je suis banale parce que, finalement,
quelque part, j’ai décidé de l’être. Je suis comme des millions d’autres
personnes parce que ça me rassure, parce qu’on m’a toujours fait comprendre
qu’être trop originale n’était que source de tracas.
Tous les grands noms de ce monde en sont la preuve.
Comme si, pour figurer dans un livre d’histoire, il fallait avoir un grand nom
proportionnel à tant d’horreurs. Si le génie musical nécessite une vie de
silence, si l’horreur des crimes de guerre est l’expression d’un artiste
frustré, si les plus belles lettres couchées sur du papier reflètent une vie de
solitude et de tourments, ne doit-on pas chercher à se faire le plus discret
possible ? »
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