Voir le livre autrement : retour sur le projet culture porté par la FAGE

03/06/2016

Les jeunes entrant dans l’Enseignement Supérieur constituent une catégorie socialement hétérogène dont le capital culturel, notamment l’héritage familial, est inégal. Les structures d’enseignement supérieur ont donc pour mission d’être des vecteurs indispensables pour lutter contre ces disparités et ainsi promouvoir, par les arts et la culture, un meilleur « vivre-ensemble ». En effet, la culture permet à chaque étudiant de comprendre, de s’ouvrir à l’autre et au monde. Elle représente donc un réel enjeu.

Parmi les structures devant œuvrer dans ce domaine, se trouvent les établissements mais aussi bien évidemment les associations étudiantes qui font partie intégrante de l’animation et du dynamisme de la vie des campus.

Consciente de ce rôle, la FAGE a mis en œuvre, en partenariat avec le CFC et la Sofia, trois actions au sein de son réseau. Elle a souhaité développer un projet global autour de la lecture, et donc du livre, car celle-ci, trop souvent délaissée au profit d’outils interactifs, constitue pourtant :

  • une ouverture, un voyage possible jusqu’au bout du monde ;
  • un moment de détente durant lequel vous avez la possibilité de vous évader et de prendre la place du « héros » ;
  • un renforcement de la culture ;
  • une facilité pour ensuite écrire, car cela permet d’enrichir son vocabulaire et sa tournure de phrase.

L’organisation d’un Prix de la création littéraire étudiante, autour du thème « faire société »

Face aux inégalités et aux crises que connaît actuellement notre pays, le réseau de la FAGE a souhaité questionner les jeunes sur leur vision de la société et ce que signifiait pour eux "Faire société".

Zoom sur la remise du Prix régional à Caen

11 étudiants ont candidaté dans l’une des trois catégories : slam / poésie (5) ; essai (3), nouvelle (3). 4 de ces œuvres ont été écrites par des étudiants détenus. La remise de prix a eu lieu le 19 avril dernier.

Les trois lauréats sont :

Claire Josset, dans la catégorie Slam / poésie, pour son texte « Ils se sont aimés », dont voici un extrait :
« Il rentrera, mais seul, s'occuper de Charlie.
Les canons gâchent la fête, sous prétext' de conflits.
Nous sommes un 13 novembre, nous sommes au Bataclan.
Ses yeux la cherchent sans cesse, mais ne trouvent que le sang. »

Adrien Pislard, dans la catégorie Nouvelle, pour son œuvre « Violette sombre », dont voici quelques lignes :
« Violette n'a pas honte. Elle n'a pas à en avoir, à l'entendre. L'impertinente, elle croit que l'on peut dire aller bien quand on n'a rien ! La folle se croit même spirituelle en affirmant que ça lui convient, que rien de mieux ne peut lui être donné. Mais Violette voit les gens : ils regardent, ils jugent, ils pensent à tout ce que n'est pas, à tout ce que n'a pas Violette. Et ils ont un peu de chagrin, et ils ont un peu honte pour elle. On est toujours malheureux en voyant la misère des autres. De là à les en sortir, il n'y a qu'un pas... que l'on franchit rarement... la peste est contagieuse... la misère aussi, visiblement. »

Lucile Dewost, dans la catégorie Essai, pour son œuvre « La société, les autres, et moi », dont voici un extrait :
« C’est comme un déclic en moi qui se fait. Je suis banale parce que, finalement, quelque part, j’ai décidé de l’être. Je suis comme des millions d’autres personnes parce que ça me rassure, parce qu’on m’a toujours fait comprendre qu’être trop originale n’était que source de tracas.
Tous les grands noms de ce monde en sont la preuve. Comme si, pour figurer dans un livre d’histoire, il fallait avoir un grand nom proportionnel à tant d’horreurs. Si le génie musical nécessite une vie de silence, si l’horreur des crimes de guerre est l’expression d’un artiste frustré, si les plus belles lettres couchées sur du papier reflètent une vie de solitude et de tourments, ne doit-on pas chercher à se faire le plus discret possible ? »

La dotation en livres pour enrichir la bibliothèque participative des AGORAé

  • Entre 10 et 20 livres issus d’œuvres primés
  • Entre 10 et 20 livres en édition de poche des meilleures ventes internationales
  • 10 livres en langue étrangère

Cette dotation permet d'actualiser la bibliothèque participative des AGORAé, actuellement alimentée de livres relativement anciens, donnés par des particuliers, des bibliothèques, ... Les nouveaux ouvrages ont été choisis après consultation des étudiants fréquentant l'AGORAé, notamment pour les livres en langue étrangère afin que cela corresponde à leur souhait.

Par ailleurs, cette dotation a été l’occasion pour les AGORAé de rencontrer des libraires, de développer des contacts et d’aboutir dans certains cas à co-organiser des projets communs.

L’organisation d’ateliers autour de l’écriture et de la lecture.

Les AGORAé ont fait preuve d’imagination pour susciter l’intérêt des étudiants autour du livre et de l’écrit : atelier « juste des mots », initiation au braille, atelier BD, foire aux livres….

Voici un retour en photos :

« En regardant par hasard le fil d’actualité de la page Facebook de l’AGORAé d’Amiens, je suis tombé sur cet atelier d’écriture organisé dans la librairie où je vais de temps en temps. J’étais curieux de voir en quoi ça consistait. J’ai vraiment apprécié le 1er atelier et j’ai donc décidé de revenir.
L’écriture et la lecture sont souvent perçues comme des moments de solitude. C’était donc plutôt original de partager cette activité avec d’autres personnes. Les niveaux sont très différents mais tout le monde participe, on a vraiment passé un moment convivial. J’aime également bien le cadre de la librairie avec tous ces livres éparpillés, ça crée une ambiance particulière. »

Zoom

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