Adrien : La loi du 11 février 2005 s’intitule « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. » Disons qu’on voudrait donner un peu plus corps à ces grands principes. Par exemple, les jeunes déficients visuels sont ceux des étudiants handicapés qui suivent les études les plus longues, et paradoxalement, ils sont aussi parmi ceux qui éprouvent le plus un sentiment de discrimination professionnelle. Voilà des années que la FÉDÉEH plaide en vain pour que les logiciels métiers soient accessibles à la source, seule solution efficace pour éviter l’échec ou la placardisation de personnes qui ne demandent qu’à pouvoir exprimer leurs compétences professionnelles. Autre exemple, dans un sondage réalisé en 2015 par l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement, 26% des directeurs d’établissement scolaire « qui exercent leurs fonctions dans des écoles construites après 2008 jugent que leur établissement n’offre pas les conditions satisfaisantes pour la scolarité des enfants porteurs de handicap. » Qu’aujourd’hui encore, malgré ce que prévoit la loi, des enfants orientés en milieu ordinaire ne soient pas accueillis dans l’établissement scolaire de leur quartier parce qu’elle ne leur est pas « suffisamment » accessible ou à leur parents, avec les conséquences évidentes sur le quotidien familial nous parait choquant. Les sujets sont légions et nous allons bientôt les rassembler dans une plateforme en prévision de la campagne présidentielle.
Je dirais aussi que le plaidoyer fédéral consiste à faire connaître et reconnaître notre qualité même d’interlocuteur légitime. Dans ce domaine des progrès sont à saluer à travers divers audiences en cabinet ou plus récemment avec les ministres eux-mêmes dont les déplacements sur nos événements fédéraux sont assez réguliers. A noter encore notre audition fin 2014 par le groupe d’étude de l’Assemblée nationale sur l’intégration des personnes handicapées et notre intégration en juin dernier au sein du groupe de contact jeunes de la Conférence nationale de Santé. Enfin, notre statut, depuis la même période, de lauréat de « La France s’engage » constitue une forme de reconnaissance au plus haut niveau. Mais il y a aussi des revers. Par exemple, nous venons d’apprendre (ou plutôt de comprendre) que pour la deuxième fois notre candidature au Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) dont le mandat est de 3 ans n’a pas été agréée alors même que vient de se créer un groupe enseignement supérieur pour lequel la CPU, la CDEFI, la CGE et l’association des professionnels universitaires du handicap viennent de faire leur entrée. Apparemment l’expression des représentants des étudiants handicapés n’est pas requise en cette instance… Curieux pour un organe « consultatif des personnes handicapées. »
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