La médiatisation excessive des cas de conflit à propos de la gestion du fait religieux et de la laïcité ces derniers mois a conduit l’Observatoire de la laïcité à réaliser un questionnaire auprès des 130 présidents d’universités, ainsi que des auditions auprès des acteurs de l’ESR, notamment la FAGE, pour obtenir un état des lieux des problématiques sur le sujet. Paru à la mi-décembre, l’avis compte 23 recommandations et rappels, pour un enseignement supérieur laïque, ouvert et respectueux des libertés de chacun. Il demande notamment aux médias de faire preuve de vigilance quant à leur utilisation des faits de conflit ou de difficulté du fait religieux.
En effet, environ 130 cas ont été recensés, ce qui reste un chiffre relativement faible au regard du nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur.
Parmi les rappels et recommandations, on retrouve l’idée qu’il n’est pas nécessaire de « légiférer sur le port de signes religieux par les étudiants à l’intérieur des établissements d’enseignement supérieur publics », ou la nécessité des chefs d’établissements à faire inscrire les règles en matière de laïcité dans le règlement intérieur. C’est d’ailleurs déjà via le règlement intérieur ou le dialogue que certains cas se résolvent directement. De cet état des lieux ressort finalement l’idée que malgré les cas recensés, le monde universitaire est globalement respectueux de la laïcité.
La FAGE rappelait en juin dernier sa vision de la laïcité : « C’est au travers de l’université que les jeunes entendent réaffirmer une position participant au maintien d’une conception républicaine de la laïcité, fondée sur la stricte égalité des droits. La laïcité n’est pas un outil contre la religion mais c’est la garantie de la liberté de croire ou de ne pas croire. ». L’article rajoutait :
Aucun étudiant ne peut être stigmatisé en raison de ses convictions religieuses et de leur expression, tant que celles-ci s’inscrivent dans le respect des libertés et des responsabilités de chacun.
Le service public, en respect de son devoir de neutralité et de sa responsabilité d’égalité doit assurer les conditions d’une cohésion sociale. En l'occurrence, le CROUS étant l’acteur central de vie étudiante, garant de l’accès de toutes et tous à une restauration sociale de qualité doit assurer l’accueil de l’ensemble des étudiants.
Rien ne peut justifier qu’une atteinte soit portée, par l’intervention des religions, à la liberté de la recherche, au contenu des enseignements et aux franchises universitaires.
Les convictions religieuses personnelles ne peuvent justifier de porter atteinte au bon déroulement des cours et au droit des étudiants d’y assister.
La FAGE s’oppose fermement à toute proposition de légiférer sur le port de signes religieux, vestimentaires ou non, à l’Université. La FAGE s’oppose également avec fermeté à celles et ceux qui jugent légitime de légiférer ou de statuer sur la manière dont une femme doit se vêtir ou non.
L’Université est par définition un lieu de débat, de confrontation des idées et des valeurs : aucun sujet, aucun débat ne doit être rendu impossible à l’Université tant que celui-ci se situe dans le cadre légal et le respect des libertés individuelles et collectives.
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