A.L : La FAGE, à quelques semaines des élections des représentants étudiants dans les conseils d'administration des CROUS fixe des priorités claires quant aux efforts d'amélioration des conditions de vie et d'études des étudiants. Fin novembre, l'ensemble des militants de la FAGE iront présenter ces priorités aux étudiants de France afin de mobiliser largement autour de ses propositions, et de ses revendications.
Le système continue à mettre de trop nombreux étudiants à la marge, notamment les étudiants en formation sanitaire et sociale dont la gestion des bourses est confiée aux régions. Cette particularité induit des disparités régionales dans le montant de ces bourses, allant parfois du simple au double. Les efforts entamés sur les bourses étudiantes doivent se poursuivre et profiter à tous. La FAGE demande la mise en place définitive de l'Aide Globale d'Indépendance. L'AGI doit permettre à tous les étudiants, quelle que soit leur filière ou leur provenance géographique d'être aidé à la hauteur de leurs besoins par un calcul se basant sur les revenus du foyer fiscal de rattachement. Il s'agit ici de mettre en œuvre une réforme de justice sociale, de donner à chacun ce dont il a besoin afin d'assurer un accès à l'enseignement supérieur de tous. L'AGI doit aussi permettre une simplification des démarches, en regroupant dans un dossier unique, l'accès à l'aide sociale et aux aides au logement. En somme, avec l'AGI, la FAGE réclame un système plus efficace, plus juste et plus simple.
L'accès à la santé devra aussi faire l'objet de décisions politiques rapides. 27% des étudiants renoncent à des soins, la moitié d'entre eux le font pour des raisons budgétaires. Ce constat est insoutenable. Le régime de sécurité sociale étudiante ne fonctionne plus, c'est un fait avéré et maintes fois démontré. La gestion qui est faite de notre santé, avec des délais insupportables de traitement des remboursements, des refus de tiers-payant liés à l'incapacité des mutuelles étudiantes à rembourser les professionnels de santé dans les temps, et la gestion désastreuse de nos dossiers placent de trop nombreux étudiants dans la situation de devoir faire un choix : se soigner et hypothéquer des dizaines d'euros, voire parfois plus, de leur budget sans savoir quand ils seront remboursés, ou bien renoncer aux soins. La FAGE demande à ce que le gouvernement fasse enfin cesser l'omerta qui règne autour des mutuelles étudiantes, et confie la gestion de notre sécurité sociale à l'Assurance Maladie !
M.L : Les priorités sont nombreuses quand on regarde les conditions de vie des étudiants. D'une part, il faut continuer la réforme des aides sociales, les 450 millions d'euros engagés par l'Etat ces deux dernières années sont un bon début mais il faut aller plus loin dans la réforme du système pour mettre en place l'AGI.
Concernant le logement, conscients que ces missions sociales participent activement à l'accessibilité aux études, nous devrons obtenir des avancées et des garanties immédiates. La construction et la rénovation de près de 43 000 logements sont, selon le gouvernement, en bonne voie. Pourtant, dans les territoires, les comptes n'y sont pas et le nombre de résidences qui sortent de terre et chantiers qui s'amorcent ne nous poussent pas à la confiance. Aujourd'hui, les 165 000 logements sociaux du CROUS peinent à permettre à quelques 7% des étudiants d'accéder à un logement social. Il est urgent de concrétiser réellement la construction de nouveaux logements sociaux, en y associant les collectivités qui doivent participer à l'effort en mettant des terrains à disposition. De plus, l'encadrement des loyers de petites surfaces est une mesure impérative. Dans les villes universitaires, ces loyers sont très souvent en tension, et au-dessus de la réalité du prix du marché. L'idée ici n'est pas de faire la chasse aux propriétaires, mais bien d'encadrer les pratiques excessives, dans un souci d'intérêt général. Agir sur le loyer, c'est agir directement en faveur de l'allégement des charges qui pèsent sur les budgets des étudiants.
T.D : Les défis sont encore nombreux en termes d'égalité formelle d'accès à l'enseignement, et tous concernent le CROUS, de près ou de loin. Si la réforme des aides directes doit se poursuivre pour aboutir à la mise en place de l'Aide Globale d'Indépendance, la question des bourses n'est pas la seule à nécessiter une réponse.
Alors que la notion de rythme universitaire semble être à l'ordre du jour des débats, du moins au sein de l'organisation, il est urgent de penser les solutions qui nous permettront de faire en sorte que le CROUS s'adapte lui aussi au temps des étudiants. Sur le volet de la restauration, nous devons être en mesure d'accompagner les rythmes étudiants en proposant une offre accessible, notamment en soirée, sur un maximum de campus. Cela nécessitera de s'engager sur le budget alloué à cette mission, si nous voulons pérenniser ce qui compte tant pour la FAGE, une restauration étudiante de qualité, diversifiée, mais n'oubliant jamais sa vocation sociale.
La problématique du logement reste préoccupante. Bien que le CROUS Nantes - Pays-de-la-Loire soit pleinement impliqué dans le dossier, avec plusieurs inaugurations, et deux résidences à Nantes et Saint-Nazaire qui sortiront de terre en 2015, la situation laisse encore à désirer. J'ai notamment pu soutenir les fédérations de la FAGE dans la région lorsqu'elles ont réclamé l'encadrement des loyers de petites surfaces. Le problème de logement est un problème global, qui demande des réponses sur les plans de la construction de logement, du prix des loyers, et aussi du cautionnement. A ce sujet, bien que très peu utilisée lors de cette rentrée à cause de son annonce tardive, le dispositif CLé contribuera à favoriser l'accès au logement autonome à de nombreux jeunes dès la prochaine rentrée. Il s'agit maintenant de transformer l'essai et de poursuivre les efforts en termes d'accès au logement des jeunes !
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