Parcoursup au CNESER : bilan et perspectives quant à la plateforme

La séance du 4 février 2020 du CNESER a été l’occasion de passer au crible le fonctionnement de la plateforme Parcoursup, et pour la FAGE, de faire valoir ses positions sur les améliorations à apporter.

Campagne 2019 : quels apports du rapport au parlement ?

Ce sont 898 000 jeunes qui ont déposé leur candidature sur la plateforme pour la rentrée 2019, soit une augmentation de 10 % au regard de la rentrée précedente. Cette évolution trouve son explication notamment dans l’intégration des Instituts de Formation en Soins Infirmiers. La tendance devrait se confirmer avec l’intégration des formations paramédicales, de certaines écoles vétérinaires et d’autres établissements tels que Paris Dauphine. 

Les retours sur les dysfonctionnements de Parcoursup sont partagés à l’unanimité par les membres de la séance. On retrouve d’une part l’absence de données suffisantes sur les critères sociaux : ne sont pris en compte aujourd’hui que les taux de boursier.ère.s, sans considération pour l’échelon de cette bourse, et sans que des données puissent permettre de déterminer s'il existe une autocensure en fonction de la précarité ou du genre.

Sources : Comité éthique et scientifique de Parcoursup, rapport au parlement, janvier 2020.

D’autre part, si les données chiffrées permettent de noter une augmentation du nombre de vœux acceptés, aucune indication ne permet aujourd’hui d’évaluer le taux de satisfaction des jeunes sur leur orientation.

Enfin, à l’unanimité, les membres de la séance ont notifié au ministère l’absence de transparence des commissions de classements lors des deux dernières campagnes d’inscription. Ces informations sont pourtant cruciales pour juger du caractère juste de la procédure et cerner les politiques de sélection mises en place par les établissements. La FAGE a également souligné un manque de rigueur de certains établissements sur la remontée des informations et le remplissage des formations. Elle a rappelé à la communauté universitaire présente et au ministère la nécessité de lutter contre ce phénomène afin les jeunes ne se retrouvent pas sur le carreau par manque de volonté des établissements. 

Anonymisation : procédure en demi-teinte

Parmi les changements prévus sur la plateforme pour la rentrée 2020, on trouve l’anonymisation de certaines informations sur les dossiers des candidat.e.s. A l’exception des formations en internat et des convocations aux concours et oraux, ne seront plus mentionnés sur les dossiers les noms, prénoms, adresses du domicile et âge des lycéens et lycéennes. A ces critères, la FAGE a demandé par amendement l’ajout de l’anonymisation de la mention du nom du lycée. En effet, cette mesure s’inscrit dans la continuité de politiques de résorption les déterminismes géographiques qui ont poussé au retrait de la mention de la ville de résidence. De plus, les deux éléments sont intrinsèquement liés, un.e jeune de 15 ans ne choisit ni la ville dans laquelle il.elle réside, ni le lycée dans lequel il.elle étudie. A ce titre, la hiérarchie tacite entre les établissements d’enseignement secondaire s’avère être une rupture d’égalité des chances qui n’a pas sa place dans l’école de la république.

L’amendement proposé a largement été accepté par le CNESER. Toutefois, il est nécessaire de noter que ces mesures superficielles ne résolvent que très temporairement les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur. C’est par l’amélioration du système éducatif et l’investissement dans la jeunesse que l’on pourra tendre vers une réduction des inégalités socio-économiques.  

Par la même occasion, la FAGE a maintenu son opposition au concept du « meilleur bachelier », ne considérant pas que les notes soient un critère pertinent de jugement des jeunes entrant en licence. 

La communauté universitaire a également rappelé au ministère le manque de places dans les formations de licences, qui entrainent la sélection à l’entrée de l’université. Il est aujourd’hui urgent d’investir massivement dans la formation des jeunes et de permettre l’augmentation des capacités d’accueil. 

Quels rôle en tant pour les élu.e.s universitaires ? 

En tant qu’élu.e universitaire, votre rôle sur la mise en place de la procédure de rentrée dans votre établissement se joue à plusieurs moments : 

  • Le vote des attendus locaux. Afin d’être juste, ces derniers doivent exclure les prérequis incluant un coût financier (ex : le passage du BAFA, les séjours linguistiques, etc.) 
  • L’augmentation des capacités d’accueil. Les universités sont aujourd’hui en tension du fait de l’augmentation du nombre de bacheliers et bachelières. Afin de permettre la démocratisation de l’enseignement supérieur et de lutter contre la sélection à l’entrée, il est nécessaire d’augmenter les capacités d’accueil, notamment des formations pour lesquelles les demandes dépassent le nombre de places disponibles. Enfin, les élu.e.s étudiant.e.s doivent veiller à ce que les remontées de listes d’attente soient effectives et que les capacités d’accueil soient atteintes. 
  • La vigilance sur les commissions de classement. Chaque organisation peut demander à y siéger afin de représenter les étudiant.e.s. Il est également important de veiller à ce que la sélections ne se fassent pas au regard des notes.

Pour toute question supplémentaire, vous pouvez vous adresser de l'équipe nationale via l’adresse cneser'at' fage.org

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