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Le blog du Président de la FAGE
Régulièrement, la présidente ou le président de la FAGE publie une tribune sur des sujets liés à l'enseignement supérieur et la recherche, à la jeunesse ou à la société.
Vous pouvez également y retrouver des articles de ses prédécesseurs Paul Mayaux, président de 2020 à 2022, Orlane François, présidente de 2018 à 2020, Jimmy Losfeld, président de 2016 à 2018 ainsi qu'Alexandre Leroy, président de 2014 à 2016.
13/09/17
Réveillons-nous, l’avenir se joue maintenant !
Quelle rentrée ! Le gouvernement d’Edouard Philippe, en place depuis moins de 6 mois, a déjà pris une série de décisions de nature à agréger les oppositions dans la rue. Baisses de dotations budgétaires de nombreux secteurs de l’action publique, diminution drastique des contrats aidés, baisse des APL, ordonnances travail... de nombreux choix du gouvernement font aujourd’hui légitimement monter la contestation.
Dans ce contexte, la FAGE, en tant que première organisation étudiante et organisation de jeunesse, a de son côté vivement dénoncé l'attitude du gouvernement qui ne fait pas de la jeunesse sa priorité. Il est pourtant urgent d’agir face à une précarité rampante chez les étudiants et alors même que 20 % des 18-24 ans vivent sous le seuil de pauvreté. Comme nous l’avons exprimé à l’occasion des états généraux sur l'emploi des jeunes, la FAGE rend prioritaire la question de l'autonomie et de la place des jeunes dans la société. Or le coup porté aux contrats aidés constitue un recul sur le front de l’accès des plus fragiles à l’emploi tandis que les ordonnances travail en cours d’adoption soulèvent également de sérieuses inquiétudes.
Durant les négociations de la loi travail en 2016, la FAGE avait notamment insisté sur deux points : la création du Compte Personnel d’Activité devait être ambitieuse et le plafonnement des indemnités prud’homales était une ligne rouge. Pour la FAGE, toute réforme du droit du travail digne de ce nom devait être conditionnée à de nouvelles garanties pour les plus fragiles et plus particulièrement les nouvelles générations.
Pour mémoire, contrairement à d’autres, nous avions fait le pari d’être constructifs et de rester à la table des négociations d’alors pour ensuite obtenir des avancées pour les jeunes : universalisation de la Garantie Jeunes pour les jeunes précaires, création du Compte Engagement Citoyen, extension de la Validation des Acquis de l’Expérience, lancement d’une grande concertation sur l’emploi des jeunes, mise en place de la Clause d’Impact Jeunesse et du Conseil d’Orientation des Politiques de Jeunesse, etc.
Un an plus tard, force est de constater que les « ordonnances travail » du nouveau gouvernement offrent moins de perspectives. Le problème de fond qui nous saute aux yeux dans ces ordonnances est l’absence de vision pour la jeunesse. Sous couvert d’améliorer le dialogue social et l’emploi, les ordonnances n’apportent aucune solution au chômage des jeunes et aucune garantie pour les plus fragiles.
Face à cela, la réponse de la FAGE doit consister à rester forte et présente dans les discussions qui concernent les étudiants pour peser sur des choix certes parfois inquiétants mais surtout indéfinis. Nous laissons d’autres s’enfermer soit dans des postures d’opposition frontale, soit dans l’acceptation de choix politiques faisant peu de cas des jeunes. Nous faisons le choix d’être pragmatiques et de garder à l’esprit que les enjeux concernant les jeunes dépassent les débats ouverts par les ordonnances et que la mère des batailles est encore à venir dans les prochains mois.
Plus que le sujet des ordonnances, le débat qui s’ouvre sur l’accès aux études supérieures mobilise notre attention. Le risque d’une sélection délétère plane en effet au-dessus des concertations qui se sont ouvertes et qui occupent une grande part de nos journées. En parallèle, des discussions voient le jour pour redonner du pouvoir d’achat aux étudiants et pour lutter contre la précarité. C’est en tout cas les objectifs énoncés par le Premier Ministre suite à nos vives critiques concernant les annonces estivales de son gouvernement. Pour finir, une réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle se dessine pour la fin 2017 et sera un rendez-vous crucial pour notre système de formation et l’avenir de notre société.
Il est essentiel de comprendre qu'il n'y a pas de sujets cloisonnés, déconnectés des uns des autres. On ne peut envisager de parler sérieusement de réforme du bac ou de la licence sans évoquer la question des ressources des étudiants, du financement de leurs études, de la garantie d'accéder à des études de qualité, ni sans faire de lien avec la réforme du code du travail ou de la formation professionnelle. Tous ces sujets sont intimement liés ; ces réformes peuvent transformer en profondeur et durablement notre modèle de société
Cette prise de conscience est capitale et il est temps que le gouvernement se réveille. Au-delà des petites mesures techniques, l’enjeu est crucial pour notre modèle de société, et la FAGE en est convaincue. Elle agit donc pour un projet global alliant éducation, autonomie et émancipation, loin des calculs bassement gestionnaires et des oppositions stériles.
La FAGE se place comme une force de proposition en faveur d’un projet de société global, au-dessus des mesurettes et des effets d’annonce, en réaffirmant ce que nous avons toujours porté : l’égalité des chances, l’accès à l’autonomie et l’inclusion sociale.
Pour cela, nous présenterons dans les prochaines semaines aux décideurs publics notre Livre Blanc pour l’Emploi des Jeunes reposant sur une approche émancipatrice de l’accès de toutes et tous à l’emploi. Nous poursuivrons bien sûr notre action pour la démocratisation de l’enseignement supérieur et l’accès au logement et à la santé. Nous appelons à un sursaut de conscience pour permettre aux nouvelles générations de construire et d’être actrices de leur avenir.
Nous demandons au gouvernement de concrétiser sans tarder les annonces encourageantes en matière de logement, de santé et d’aides sociales. Il est clair que la FAGE ne restera pas silencieuse et sera très attentive au contenu du PLF et du PLFSS à la fin du mois, car ces choix budgétaires marqueront l'ambition, ou non, du gouvernement en faveur de l’amélioration des conditions de vie des jeunes.
Jimmy Losfeld, Président de la FAGE
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