Mardi 4 octobre, les organisations représentatives de la communauté universitaire sont tombées d’accord sur la réforme du Master à mener, une situation rare et qu’il convient de saluer. C’est une réforme d’ampleur, qui était nécessaire depuis 14 ans, à l’époque où le système d’enseignement supérieur français a adopté la réforme du « LMD » dans le cadre de la création d’un espace européen de l’enseignement supérieur.
La FAGE se félicite d’avoir été à l'initiative de la réforme et d’avoir permis de créer un consensus large autour de sa vision du Master et de sa nécessité à l’adapter.
Cela fait plus de deux ans que la FAGE fait de la réforme du Master, un sujet à traiter avec sérieux et urgence. Le Master, diplôme phare de l’Université, est un diplôme très qualifiant ouvert sur la société qui démontre l’importance de lier formation et recherche. A l’heure où le taux de chômage explose chez les jeunes, le Master est une des dernières valeures sûres pour acquérir un emploi stable et pérenne.
A l‘époque, la FAGE avait poussé le sujet pour entamer un travail commun des comités de suivi licence et master (CSL & SCM) afin de travailler sur les comptabilités licence/master.
Rattrapé par les pratiques illégales des universités qui sélectionnaient entre les deux années de Master, reliquat du modèle pré-LMD, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a été obligé de traiter ce sujet périlleux, car ouvrant la porte au débat sur la sélection. Peu d'organisations à l’époque n’avaient la volonté de bouger, et le statu quo, inacceptable pour la FAGE, faisait foi.
Dès le début des négociations, la FAGE a écarté l’hypothèse d’une sélection sèche qui laisserait de côté une partie des étudiants souhaitant continuer leurs études supérieures.
Il était plus que nécessaire de conjuguer une volonté de démocratisation de l’ESR mais aussi de prise en compte du principe de réalité des contraintes liées aux capacités pédagogiques des Masters. En effet, permettre à chaque jeune diplômé de licence disposant d’un projet professionnel de lui permettre de poursuivre dans un Master compatible avec sa licence d’origine, en prenant en compte des capacités d’encadrement du Master mais aussi des opportunités d’insertion professionnelle qu’il offre, sans tomber dans l’adéquationnisme, était un impératif absolu. Ainsi, l’accord retenu permet à chaque étudiant recalé dans son souhait d’intégrer un Master, de se voir proposer trois autres choix qui soient compatibles avec sa licence et ses aspirations professionnelles. Ces options, garanties par le Recteur de sa région académique, doivent comporter au moins un choix dans le secteur géographique d’origine. En somme, une véritable garantie de poursuite d’étude. Autre volonté de la FAGE pour favoriser la mobilité entre académie, une Aide à la mobilité géographique est également prévue et inscrite dans l’accord.
Ce nouveau droit à la poursuite d’étude était une nécessité capitale en ce qu’il permet, conformément au processus de Bologne, de créer un bloc Master cohérent en 4 semestres, sans discontinuité, favorisant une approche de spécialisation progressive et tout en garantissant la démocratisation de l’enseignement supérieur.
Cette réforme cohérente du Master est également un enjeux européen crucial pour notre pays, alors que la France s’apprête organiser la prochaine conférence ministérielle du processus de Bologne qui réunira 48 pays, en 2018, dans le but de développer à l’échelle du continent européen un espace commun de l’enseignement supérieur.
Force de proposition, la FAGE a pu convaincre petit à petit tous les acteurs de la communauté universitaire à converger vers cette volonté d’une réforme réaliste et qui garantit un levier de démocratisation de l’enseignement supérieur pour répondre à la nécessité d'augmentation du niveau de qualification. Une véritable victoire pour la FAGE, mais surtout une victoire pour les étudiants : La suppression de la sélection entre M1 et M2 et la création du droit à la poursuite d’étude.
C’est également une victoire idéologique pour la FAGE, car dans un contexte sociétal complexe, à quelques mois de l’échéance présidentielle, les positions de posture ont volé en éclats pour laisser place à la réflexion, au dialogue et au consensus. La recherche d’une solution collective a prévalu au dictat du dogme.
Cela n’est pas sans rappeler l’épisode de la Loi Travail, où alors que certains refusaient le dialogue, la FAGE avait décidé de poser sur la table des négociations, les mesures inacceptables de la première mouture du texte et les mesures qu’il fallait adopter pour mettre en capacité les jeunes d’accéder à l’emploi stable. Résultat de la méthode du dialogue, la Loi Travail a permis d’universaliser la Garantie Jeune et de créer l’ARPE.
Les avancées notables pour la jeunesse et les étudiants de notre pays se sont fait cette année au prix de longues négociations constructives et la force de la proposition.
Une première étape a été franchie, il reste maintenant à concrétiser ce nouveau droit à la poursuite d’étude. Pour concrétiser ce droit, il faut passer par l’étape législative, et le passage devant les chambres parlementaires.
Pour garantir aux étudiants de se voir proposer trois vœux de Master par le Recteur académique, il est crucial de trouver l’outil qui consacrera ce droit, en le rendant lisible pour les étudiants et praticable pour les services du rectorat.
Ainsi, la plateforme initialement prévue dans l’accord, qui doit dresser la cartographie complète et détaillée de l’offre de formation Master du territoire, qui apporte une information claire et exhaustive pour aider au choix de la poursuite d’étude, doit pouvoir servir d’intermédiaire entre les étudiants, les étudiants et le rectorat.
L'étudiant pourra déposer son dossier directement sur le site, accéder aux entretiens dématérialisés. La plateforme permettra d’harmoniser les périodes d’inscription en Master, d’offrir une lisibilité suffisante sur les compatibilités entre licence et master et enfin simplifier de manière drastique et efficiente la gestion des vœux de Master. Il ne s’agit en aucun de créer un algorithme sur le modèle d’ABP mais bien de centraliser et de faciliter les démarches de l’étudiant sur un guichet unique du droit à la poursuite d’étude.
La FAGE travaille actuellement dans ce sens auprès du Ministère pour concrétiser et rendre possible ce nouveau droit. La FAGE s’assurera que le sujet sera abordé dans la phase législative de la réforme.
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