L'amélioration des pratiques pédagogiques au sein de l'enseignement supérieur est une problématique centrale pour la FAGE, qui en a d'ailleurs fait une de ses priorités lors des auditions par le comité en charge de la stratégie nationale de l'enseignement supérieur.

Il est en effet plus qu'urgent de rénover la pédagogie dans l'enseignement supérieur afin de répondre aux évolutions de la population étudiante ainsi qu'aux nouveaux enjeux des formations.

Inadaptée, l'approche pédagogique actuelle ne nous permettra pas d'atteindre les objectifs de réussite fixés par le gouvernement, et largement portés par les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La FAGE défend une approche pédagogique articulée autour des compétences, permettant aux périodes de formation d'utiliser tout le potentiel d'apprentissage des étudiants. Cette logique pédagogique, loin d'être opposée à une approche par les connaissances, est au contraire complémentaire, permettant à l'étudiant de pouvoir lier les apprentissages théoriques des apprentissages pratiques.

S'inscrivant dans le cadre européen du processus de Bologne, cette logique pédagogique suppose une logique d'évaluation continue des acquis et non un contrôle statique des connaissances. Il est alors indispensable que les objectifs des enseignements soient explicités aux étudiants dès les premiers créneaux de cours. La FAGE demande ainsi l'élaboration et la communication de véritables syllabus d'enseignements à destination des étudiants.

A ce titre, une réflexion sur la place du cours magistral est à mener, afin de faire de cet outil pédagogique non pas l'alpha et l'oméga immuables de nos leviers pédagogiques, mais bien un moment de débat vivant et épanouissant pour les étudiants et les enseignants, inclus dans une logique plus large.

Dans cette optique, la FAGE demande que l'activité d'enseignement soit reconnue afin de favoriser l'émergence de pratiques pédagogiques innovantes, bénéfiques pour les étudiants.

L'évaluation des enseignements est également à systématiser afin d'améliorer les formations. Les conseils de perfectionnement doivent être le lieu d'analyse de ces évaluations, afin qu'elles ne répondent pas à une logique de sanction, mais bien à une logique positive. La tenue de bilans réguliers du conseil de perfectionnement au sein des commissions de formation et de vie universitaire, proposée par la FAGE et instaurée dans l'article 5 du cadre national des formations est à respecter. Ces évaluations peuvent également être des outils utiles pour la détection des besoins en termes de formation continue des enseignants-chercheurs.

Enfin, selon la FAGE, un meilleur usage du numérique doit être entrepris afin de faire des innovations technologiques de véritables leviers d'apprentissage, via des plateformes de cours réellement intégrées et pensées en lien avec les enseignements en présentiel.

Dressant dix pistes d'actions à engager, comme la mise en place d'un grenelle de la pédagogie, l'intégration de la pédagogie dans la procédure d'accréditation, la mise en place d'un observatoire national des pratiques pédagogiques ou encore un état des lieux de la reconnaissance de l'activité d'enseignement dans les établissements et au CNU, ce rapport s'inscrit dans les propositions de la FAGE.

La FAGE demande ainsi que ces recommandations fassent l'objet d'initiatives politiques sérieuses afin que la communauté universitaire se saisisse pleinement de ces problématiques, et que des solutions soient trouvées afin d'améliorer notre approche de l'enseignement, à l'heure où celui-ci doit faire face à tant de mutations au sein de notre société.

La FAGE soutien la recommandation n°2 du rapport Bertrand, et demande que soit ouvert un grenelle de la pédagogie réunissant les réseaux et les acteurs concernés, afin que des solutions soient trouvées pour faire évoluer les mentalités de chacun sur cette question.

La FAGE demande que la stratégie nationale de l'enseignement supérieur intègre ces recommandations et mette la question de la pédagogie au centre de ses réflexions.